Allo la police ? Ma femme est partie, faut me la retrouver !

Le brigadier Matthieu Kondryszyn a recensé les perles reçues lors des appels au "17". Son livre "Allo la police" sort mercredi 4 mai 2016 aux Editions du Cherche-Midi. En voici quelques extraits.

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Comment est né le livre "Allo la police"?

Matthieu Kondryszyn a 31 ans. Il exerce depuis 2012 à l'état-major de Paris après des années de terrain. "Mon premier appel, c'était un type qui avait utilisé un Kärcher pour laver sa voiture", explique-t-il. "Comme l'engin ne fonctionnait pas, il demandait que le gérant le rembourse. J'ai trouvé cela à la fois drôle et extravagant : nous sommes un service d'urgence quand même ...".

Depuis, le policier note tout. Il a recueilli plus de 2 000 perles à lui tout seul. Il reçoit également celles de ses collègues. Il a décidé de rassembler dans un livre les appels les plus significatifs et insolites.



 

"Je voudrais savoir si je peux déposer plainte contre moi-même"

  • "J'ai frappé ma femme, je voudrais savoir si je peux déposer plainte contre moi-même, elle ne veut pas le faire".
  • "Ma femme est partie, faut me la retrouver, j'ai besoin d'elle pour traire les vaches".
  • "Madame, il faut que vous alliez déposer plainte contre X" dit un policier du "17" à une "requérante" qui rétorque : "c'est qui X ?"
  • "On a piraté mon ordinateur pour me voler les données personnelles (... ) il ne s'allume plus depuis hier".
  • "Je vous appelle car on m'a coupé le téléphone", dit celui-ci, auquel un policier répond : "apparemment non..."
  • "J'ai été enlevée sur 400 mètres par un faux chauffeur de taxi", hurle une femme.
  • "Type banlieue, nord africain", répond un homme à un policier qui lui avait demandé de décrire des "individus suspects".
  • "Bonjour je suis embêté, ma femme a acheté de la mort-aux-rats et m'a dit qu'elle allait se faire un thé".
  • "Ma carte ne rentre pas dans le distributeur (de billets), ce doit être un dispositif frauduleux ..." Silence, puis : "ah! J'ai inséré ma carte vitale".
  • "Pouvez-vous me dire quand il y aura le changement d'heure ?"
  • "Je ne trouve plus mon téléphone (portable), vous pouvez me le faire sonner?"

"Je vous appelle pour un accident"

Voici enfin le dialogue préféré du brigadier Matthieu Kondryszyn :
"- Je vous appelle pour un accident
- Il y a des blessés ?
- Un blessé matériel, ma voiture".

La plupart des appels "pour tout et n'importe quoi" sont l'oeuvre de déséquilibrés, mais ils "reflètent bien la société", estime Matthieu Kondryszyn. "Nous sommes disponibles, dit-il, souvent la roue de secours, les gens savent quel numéro faire sans s'embarrasser de précautions et veulent que tout soit réglé dans la minute".

En écrivant ce livre, le brigadier veut aussi alerter le grand public : le "+17+, ce sont les urgences, pour des personnes en détresse, il ne faut pas abuser". Régulièrement, les directions de la police et de la gendarmerie lancent des campagnes de prévention pour tenter de faire passer ce message.
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