Anne-Catherine Loisier prône que l'Etat rémunére les services rendus par l'ONF

La sénatrice centriste de Côte-d'Or, Anne-Catherine Loisier, est l'auteure d'un rapport rédigé au nom de la commission des affaires économiques du Sénat sur l'Office National des Forêts. Elle demande que l'Etat rémunère ses services.
 

Accueil du public, puits de carbone, foyer de biodiversité: l'Etat doit rémunérer les services rendus par l'ONF, gestionnaire des forêts publiques, lourdement déficitaire, afin de lui permettre d'atteindre un équilibre financier, pour lequel les ventes de bois sont insuffisantes, prône un rapport sénatorial rendu public.  "On demande aujourd'hui à l'ONF de faire un grand écart, de s'équilibrer (financièrement) mais de développer une forêt multifonctionnelle", a déclaré dans un entretien accordé vendredi à l'AFP Anne-Catherine Loisier, sénatrice centriste de Côte d'Or et auteure de ce rapport rédigé au nom de la commission des affaires économiques du Sénat.

 "Sauf que", poursuit Mme Loisier, "la part rémunératrice dans ces activités multifonctionnelles, elle est quand même limitée, en plus dans un contexte où les cours du bois ont diminué ces dernières années, et où l'ONF a aussi des charges grandissantes, relatives au personnel, à la prise en charge des pensions". Selon la direction, les charges salariales représentent quelque 476 millions d'euros soit environ 56% du budget total de l'établissement, qui a atteint son plafond d'endettement de 400 millions d'euros, selon Mme Loisier.

"La multifonctionnalité est essentielle et il n'y a pas d'autre choix possible", déclare Mme Loisier, qui évoque les "attentes environnementales" de la population: "Toute notre stratégie de lutte contre le changement climatique est quand même fondée sur le développement des puits de carbone."  Elle préconise la prise en compte par l'Etat de ces réalités et prône également de "repositionner la gouvernance des forêts publiques au plus près des territoires, en valorisant le rôle d'aménageur et de développeur des élus locaux", c'est-à-dire des communes forestières qui représentent une large part des forêts publiques gérées par l'ONF.

Cette piste inquiète certains agents de l'ONF, qui craignent à terme un "démantèlement" car une "partie de la gestion relèverait des communes en direct, du privé". "Ce que veulent ces gens-là, c'est la fin du régime forestier", qui comprend l'obligation des communes d'avoir un seul gestionnaire -l'ONF-, en contrepartie d'un financement de l'Etat" pour l'ONF, a déclaré à l'AFP Philippe Berger, du bureau national du Snupfen-Solidaires, premier syndicat de l'office.  "On ne peut pas partir du principe que les élus ne seraient pas en capacité de défendre l'intérêt général. S'ils ne le font pas, ils sont très vite sanctionnés", estime pour sa part Mme Loisier, qui prône également le rapprochement des forêts privées et publiques, parfois voisines, pour en optimiser la gestion.

Une mission interministérielle d'évaluation du contrat d'objectif et de performance (COP) de l'ONF, lancée fin novembre, devait rendre ses conclusions fin mars mais ne l'a toujours pas fait.  L'ONF, doté d'un budget annuel d'environ 850 millions d'euros, emploie quelque 9.000 personnes, dont les deux tiers sont des fonctionnaires ou des contractuels de droit public.
 

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