Ce que l'on sait sur la multiplication des attaques et mutilations de chevaux depuis le début de l'année

Trois attaques et autant de mutilations sur des chevaux en moins de 10 jours, en Bourgogne-Franche-Comté et dans la Loire. Le rythme s'accélère. Une douzaine de cas est recensée depuis le début de l'année dans toute la France. Les gendarmes n'excluent aucune piste mais l'enquête s'annonce difficile.

L'enchaînement est marquant. En moins de 10 jours, 3 attaques suivies de mutilations sont recencées dans un périmètre de moins de 130 kilomètres. Le 8 août, à Cortambert, près de Cluny en Saône-et-Loire, un propriétaire retrouve une pouliche de 18 ans morte dans son pré. Après avoir été attrapée au lasso, elle a été poignardée. Une oreille a été coupée, un oeil et les organes génitaux ont été arrachés.
 
Une semaine plus tard, à Meussia, dans le Jura, une jument est retrouvée tuée et mutilée. Un oeil a été arraché. Le 17 août, c'est dans la Loire, à Sainte-Colombe-sur-Gand qu'une jument est retrouvée tuée et mutilée dans son pré. 

12 attaques depuis février 2020

Depuis le début de l'année, plus d'une dizaine d'attaques suivies de mutilations ont eu lieu en France. Le premier cas a été enregistré en Moselle en fevrier avant une découverte semblable en Vendée. Les attaques se sont ensuite multipliées dans le nord de la France, dans l'Aisne, la Somme puis en Seine-Maritime. Début août, une attaque a eu lieu dans l'Essone avant les 3 dernières enregistrées. 

A chaque fois, les équidés, parfois un âne ou un poney, sont tués. Dans la plupart des cas, l'oreille est coupée une fois l'animal mort. Selon les cas, d'autres mutilations peuvent avoir lieu. 
 
Chaque affaire est pour l'instant suivie par les gendarmeries locales. Ce sont les parquets de chaque département qui sont saisis. Mais un regroupement et un partage est fait au niveau de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP). Il s'agit d'enquêtes "compliquées" fait valoir la gendarmerie. Les faits ont eu lieu dans des prés le plus souvent isolés, sans témoins et encore moins de caméras de surveillance. Les horaires des découvertes laissent à penser que les attaques ont plutôt lieu en soirée ou au coeur de la nuit. 
 

Rituel sectaire, défis, vengeance, geste d'un psychopathe ? 

Au niveau national, 11 attaques sont pour l'instant étudiées par l'OCLAESP. Dans chacun des cas, l'oreille de l'équidé a été coupée post-mortem et emportée. L'attaque du Jura est pour l'instant considérée comme "un cas différencié", l'animal a eu les yeux arrâchés mais pas l'oreille coupée. 

A ce jour, le 18 août 2020, aucune interpellation n'a eu lieu confirme la gendarmerie. "Pour l'instant, toutes les pistes sont ouvertes. La motivation reste très difficile à établir. Plusieurs hypothèses demeures : des rituels sectaires, un défi, des actes de vengeance ou ceux d'un psychopathe."

Les enquêteurs ne privilégient pas, pour l'instant, la piste d'un auteur unique ou d'un groupe de malfaiteurs. 

Au moins 10 attaques d'équidés depuis début février

  • 12 février : A Château-Salins en Moselle, un cheval de 4 ans est retrouvé mort dans le pré d’un lycée agricole. Une oreille a été découpée.
  • 15 février : Au Girouard en Vendée, un cheval de course est retrouvé mort. L’oreille a été « coupée jusqu’à la tête ». Dans le pré, des traces de glissade font penser au propriétaire que le cheval « a essayé de ne pas se laisser attraper. Une personne seule ne peut pas faire ça. »
  • 22 avril 2020 : A Quierzy dans l’Aisne, une pouliche de 2 ans est retrouvée égorgée et l'oreille coupée. L’animal a également une profonde entaille à la cuisse. Dans le pré, deux autres chevaux ont été blessés mais sont en vie. 
  • 13 mai 2020 : A Berny-en-Santerre dans la Somme, une jument de 2 ans-et-demi est retrouvée morte. Le vétérinaire avance l’hypothèse que l’animal a été assommé.
  • 16 mai 2020 : Trois jours plus tard, dans la même pension de Berny-en-Santerre, une ponette est découverte sans vie. Aucune trace de blessures apparente. Une oreille a été coupée.
  • 6 juin 2020 : Entre Grèges et Martin-Eglise en Seine-Maritime, une jument est retrouvée couchée et mutilée mais encore en vie. L’animal qui a été attaqué en pleine journée s’éteint peu de temps après. Selon sa propriétaire, il s’agit d’une attaque à l’acide. Une oreille a été découpée.
  • 16 juin 2020 : A Grumesnil en Seine-Maritime, un âne est retrouvé mort avec un œil crevé et une oreille coupée.
  • 3 août 2020 : Dans l’Essonne, des membres de la communauté des gens du voyage portent plainte après la découverte de l'un de leurs poneys tué et mutilé. Une de ses oreilles a été découpée.
  • 8 août 2020 : A Cortambert, près de Cluny en Saône-et-Loire, une pouliche est retrouvée mutilée et sans vie. L'animal a été poignardé au coeur. Une oreille a été coupée. Ses yeux ont été arrachés de même que ses organes génitaux.
  • 14 août 2020 : Dans le Jura, à Meussia, une jument est retrouvée morte. Un œil ainsi qu’une châtaigne, une excroissance cornée située au-dessus du genou, lui ont été retirés. Mais pas ses oreilles. L'animal a été assomé.
  • 16 août : Dans la Loire, à Sainte-Colombe-sur-Gand, un propriétaire découvre sa jument morte. La morte semble être d'origine naturelle. Ce n’est que le lendemain que le propriétaire découvre qu’une oreille a été coupée post mortem, un œil a été enlevé et le museau coupé.

 

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