L'Icaunais Arnaud Chassery a réussi sa traversée de la Manche à la nage en duo avec le Franco-Cubain Nino Fraguela, après 12h43 de relais.
Nouveau défi relevé pour le nageur Arnaud Chassery, originaire de l'Yonne. Il s'était lancé en duo, avec son ami franco-cubain Nino Fraguela, dans la traversée de la Manche.
Après 12h43 de nage en relais, les deux nageurs ont achevé leur traversée en relais en fin de journée ce vendredi 7 août. De nombreuses personnes les attendaient à l'arrivée, sur la digue de Wissant.
Les deux nageurs avaient pris le départ, dans la nuit de jeudi 6 à vendredi 7 août, de la plage de Samphire Hoe, à Douvres au Royaume-Uni. Ils visent le cap Gris-Nez dans le Pas-de-Calais, le point du littoral français le plus proche de l'Angleterre. "En ligne droite, il y a 34 kilomètres. Mais avec les grandes marées, on va nager au moins 55 voire 60 kilomètres, peut-être même plus", nous précisait Arnaud Chassery avant son départ.
Les deux nageurs se relaient toutes les heures. C'est Arnaud Chassery qui s'est élancé en premier, vers 4h40 du matin, heure française. "La première heure, je la fais quasiment au sprint, parce que les courants latéraux sont très violents. L'idée est vraiment de s'éloigner au plus vite des côtes", nous expliquait le nageur de Joigny.
Au départ, le relais devait se faire à quatre, avec deux autres nageurs cubains. Mais la crise du Covid-19 en a décidé autrement. "Malheureusement, un des nageurs est resté bloqué du côté de Miami et l'autre en Espagne. Donc plutôt que d'annuler le défi, avec Nino on s'est dit qu'on allait le maintenir et on y va que tous les deux."
"Si j'y arrive, ça sera une quatrième traversée pour moi. Mais que ce soit en solo ou en relais, il y a toujours la même satisfaction de réussir une épreuve qui est vraiment emblématique", confiait Arnaud Chassery à la veille de sa traversée.
Un relais à deux inédit
Un relais français qui se lance à deux dans la traversée de la Manche, c'est inédit selon Arnaud Chassery. "Très peu de nageurs se lancent à deux, parce que souvent quand on a le niveau pour le faire à deux, c'est qu'on peut le faire seul".Après ses réussites en solo, le nageur a déjà bouclé la traversée en relais en 2018, mais avec trois coéquipiers. "Ça faisait trois relais chacun, et après trois relais on était tous lessivés. Le fait de sortir de l'eau et d'y retourner, c'est vraiment épuisant. On a juste le temps de se réchauffer sur le bateau."
Il faut dire que les nageurs n'ont pas le droit d'utiliser de combinaison pour nager, malgré une eau entre 16 et 17 degrés. "Pour valider les traversées de la Manche, on doit être en maillot de bain, bonnet et lunette. Une traversée en combinaison n'est pas homologuée. L'idée est de respecter le premier qui a traversé la Manche, Matthew Webb qui l'a fait dans les conditions les plus rudimentaires. Donc les traversées doivent être similaires, on respecte la tradition on va dire."
Ce n'est pas parce qu'on est deux que ça va être plus facile. Pour tout dire, on est assez tendus avec Nino parce qu'on sait que ça va être très compliqué.
Les deux nageurs ne se facilitent pas la tâche. Les courants sont plus puissants en période de grandes marées, comme c'est le cas actuellement. "Il y a eu la pleine lune le 3 août, donc le coefficient est très élevé. On sait que de toute façon, on aura une dérive importante."
Ces courants vont largement influer sur le temps nécessaire pour boucler la traversée. "Avec Nino Fraguela, on aurait la capacité avec une mer plate, calme et avec un petit coefficient de le faire peut-être en onze heures. Mais avec ces conditions, on peut le faire en quinze ou seize heures, je ne serai pas du tout surpris."
Il aura finalement fallu aux deux nageurs un peu moins de 13 heures de nage.
Le témoignage d'Arnaud Chassery à son arrivée