Automobile : 4 questions que vous vous posez sur la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler

Les actionnaires de Peugeot et de Fiat-Chrysler viennent de valider ce lundi 4 janvier 2021 l'union des deux groupes. Un mariage franco-italo-américain qui donne naissance au quatrième groupe automobile mondial en termes de véhicules vendus et au troisième en chiffre d'affaires. Explications.

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Pourquoi une alliance entre PSA et FIAT ?

"Cette fusion était une question de survie et ça vaut pour Fiat comme pour PSA", avait avancé Giuliano Noci, professeur de stratégie à l'école de commerce de Polytechnique à Milan.

Les deux groupes sont en effet confrontés à d'énormes défis technologiques et stratégiques (véhicules électriques, numérisation, conduite autonome) et aux effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19.

Grâce à ce mariage, PSA et Fiat pourront réduire leurs coûts de développement et de construction et compléter leur offre dans toutes les gammes. Les deux marques pourront en outre renforcer leur présence en Europe. A l'inverse, le groupe français "pourra investir le marché américain" grâce aux marques Dodge et Jeep "et sur le marché européen PSA va gagner quelques marques supplémentaires" analyse Eric Peultier secrétaire FO à PSA Sochaux.

Le coût du rapprochement entre PSA et Fiat est estimé à 4 milliards d'euros. Les synergies permettront d'économiser à terme jusqu'à 5 milliards par an selon des documents fournis par PSA et Fiat.

 

A quoi va ressembler cette nouvelle entité, baptisée Stellantis ?

L'union des groupes français PSA et italo-américain FCA doit donner naissance au quatrième groupe automobile mondial en termes de véhicules vendus et au troisième en chiffre d'affaires derrière le japonais Toyota et l'allemand Volkswagen.

Cette nouvelle entité comptera plus de 400.000 salariés et abritera 14 marques emblématiques comme Citroën et Maserati, Fiat et Opel, Peugeot et Alfa Romeo, Chrysler, Dodge ou Jeep. 

FCA apporte à Stellantis de fameuses marques italiennes et américaines: Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati et Ram. Fiat s'était séparé de Ferrari en 2016. PSA amène de son côté les françaises Peugeot, Citroën et DS, ainsi que l'allemande Opel et la britannique Vauxhall, rachetées en 2017 à General Motors.

Stellantis comprendra également l'équipementier Faurecia, les branches sidérurgique et robotique de Fiat, Teksid et Comau, les offres de financement de PSA Finance et Leasys, les sites de pièces détachées Mister Auto et de véhicules d'occasions Spoticar, et l'offre de mobilité Free2Move. Le président du directoire de PSA Carlos Tavares avait affirmé fin 2019 qu'il ne voyait "pas de nécessité de supprimer des marques" parmi les 14 que va compter le groupe.

 

Quelles sont les contreparties à cette fusion ?

Les constructeurs avaient auparavant amendé leur contrat pour que leur union reste un mariage entre égaux alors que la pandémie de la Covid-19 a affecté leurs comptes respectifs. FCA a notamment accepté d'abaisser le montant d'un dividende exceptionnel versé à ses actionnaires. De son côté, PSA a décidé de céder 7% de l'équipementier français Faurecia avant de distribuer le reste aux actionnaires de Stellantis. La participation du groupe chinois Dongfeng doit être également réduite. Mais selon le fonds Phitrust, qui détient moins de 1% du capital de PSA, cela "est insuffisant" et pointe un manque d'"équilibre entre les parties" au profit des Italo-Américains. "FCA a plus besoin de PSA pour la mise en oeuvre des synergies que l'inverse" et "PSA est plus performant que FCA sur différents aspects clés", a notamment souligné le fonds dans un communiqué.

 

Y aura-t-il des fermetures d'usines ?

Il s’agit d’une alliance et non d’une absorption. PSA restera PSA tout comme FCA, restera FCA. "Nous sommes plutôt confiants sur le côté industriel après on regarde comment ça va se développer au niveau social. Nous avons eu peur avec l’absorption d’Opel et en fait ça se passe plutôt bien" réagit Eric Peultier, du syndicat FO. "Ca va amener des activités en plus à Sochaux donc nous allons pouvoir développer nos plateformes". Un avis que ne partage pas le syndicat CGT. "Cette fusion nous plonge un peu plus dans l’incertitude. Quel va être l’impact sur l’emploi, les sites français et sur l’usine du futur qui doit se mettre en place d’ici 2021/2022 ?" s’interroge Jérôme Bouffard. 

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