Les "gilets jaunes" se sont mobilisés en nombre ce samedi, surtout à Belfort où une "manifestation régionale" avait été organisée par plusieurs groupes de manifestants. Le rassemblement a eu lieu malgré l'interdiction émise par la Préfète vendredi soir.
Pour la dixième semaine de mobilisation, les "gilets jaunes" étaient quelques milliers à se réunir en Franche-Comté pour leur manifestation devenue hebdomadaire. Ce samedi 19 janvier, ils s'étaient donnés rendez-vous à Besançon et Belfort l'après-midi ainsi qu'à Dole, dans la matinée.
Dans l'ensemble, les manifestations se sont déroulées dans le calme et sans heurts, malgré l'interdiction de manifester émise par la Préfète du Territoire de Belfort. Un important dispositif policier était mobilisé. On fait le point ville par ville.
Besançon
Pour la première fois dans le chef-lieu du Doubs, la manifestation des "gilets jaunes" a reçu une autorisation de la préfecture. Le cortège d'un millier de manifestants a défilé dans le calme en partant de la place de la Révolution, autour de 14h, avant de se rendre dans le centre-ville.
Et les "gilets jaunes" ont élaboré leur propre moyen de comptage, en récoltant des bouchons de bouteille. "Nous les collecterons et les compterons à la fin", ont expliqué des manifestants à l'Est Républicain.
Préparation de la manifestation des #GiletsJaunes à Besançon : les manifestants rappellent les règles de pacifisme et de respect
— Arthur Jeannot (@ArthurJeannot) 19 janvier 2019
Après le Grrrand débat sale Proudhon, bientôt départ de la Révolution @LeMediaTV pic.twitter.com/b4m5spYJkB
Comme ailleurs en France, beaucoup demandent la mise en place d'un "référendum d'initiative citoyenne", "plus de démocratie". Certains ont également remis en doute l'intérêt du grand débat, voulu par Emmanuel Macron, qui se tient en ce moment dans toute la France.
Une cinquantaine de "gilets jaunes" avaient d'ailleurs envahi la salle où se tenait le premier débat, à Besançon. Le délégué général de La République en marche, Stanislas Guérini, qui animait les échanges a été pris à partie par plusieurs personnes.
Belfort
Les "gilets jaunes" étaient persona non grata à Belfort, ce samedi. Malgré l'interdiction de manifester émis par la Préfète en raison du risque de "violents débordements", le rassemblement a bien eu lieu. Il a même réuni plus 2 000 personnes, selon nos journalistes sur place.
Un blessé léger est toutefois à déplorer. Il aurait reçu un coup de matraque sur le crâne en tentant de s'interposer alors que des jeunes lançaient des projetcticles vers les forces de l'ordre, expliquent nos confrères de l'Est Républicain. L'homme a été pris en charge par les pompiers en fin d'après-midi.
Sur les réseaux sociaux, un collectif de "gilets jaunes" du Territoire de Belfort, du Doubs, de Haute-Saône, du Jura et même d'Alsace avaient appelé à une "manifestation régionale" dans la "zone piétonne" de la ville à partir de 14h. Et les manifestants étaient au rendez-vous.
"Macron t'es foutu, le peuple est dans la rue", pouvait-on lire sur certaines banderolles ou au dos des gilets jaunes. Les participants ont observé une minute de silence en hommage aux victimes du mouvement avant d'entonner la Marseillaise.
Les #GiletsJaunes à #Belfort entonnent la Marseillaise..#Acte10 pic.twitter.com/71Dnzm4YwJ
— Frédéric Buridant (@FredBuridant) 19 janvier 2019
Encadrés par de "très discrètes forces de l'ordre", selon l'AFP, le cortège a manifesté dans le centre-ville. Un important dispositif policier était pourtant mobilisé pour éviter les débordements. Aucun affrontement n'a eu lieu d'après nos informations, excepté quelques tensions devant la Préfecture qui ont été canalisées par les "brassards blancs", le service d'ordre propre aux "gilets jaunes".
Une première rencontre avec les #gendarmes mobiles devant la préfecture à #Belfort #GiletsJaunes #ActeX @F3FrancheComte pic.twitter.com/hCYyrSLrcp
— Frédéric Buridant (@FredBuridant) 19 janvier 2019
Le maire de Belfort a fait part de son soutien au mouvement mais ne souhaite pas que la ville devienne un lieu de mobilisation récurrent pour ne pas nuire au commerce local. Dans le cortège, les manifestants se disent prêts à une 11e semaine de manifestation, la ville de rassemblement doit encore être définie.