L’équipe de l’institut FEMTO à Besançon, dans le Doubs, effectue des recherches sur les nanotechnologies. Sa petite maison de 20 microns, construite en août 2016, vient d'être citée dans une célèbre revue scientifique américaine.
Une micro-maison de 20 microns, soit cinquante fois plus petit qu'un millimètre. Elle a une porte, une fenêtre et même une cheminée, mais pourtant, même une bactérie ne pourrait pas y loger.
Pourquoi cette soudaine micro-notoriété ?
La plus petite des habitations mise au point par l'équipe nanorobotique de l’institut FEMTO-ST agite la toile scientifique depuis deux semaines et pourtant... Elle a été construite en août 2016 !" C'était pour remporte le Micron d'or. On a construit cet objet pédagogique en deux-trois jours ", explique Jean-Yves Rauch, chercheur au laboratoire. " On l'a construite avec la méthode dite de l'origami. C'est cette méthode que nous avons expliquée dans un article envoyé à une revue scientifique américaine".
Ecrit en 2017, l'article a été soumis au Journal and Vacuum Science and Technology en novembre 2017 avant d'être publié en mai 2018. " Depuis, le monde entier s'enflamme pour la micro-maison". L'ironie de Jean-Yves Rauch est palpable, mais cette percée médiatique à retardement n'empêche pas le chercheur de se satisfaire de la soudaine micro-notoriété.
Mais à quoi sert donc une maison de 20 microns ?
" Nous avons une station d'assemblage opérationnelle depuis 2015, qui permet de faire des micro-objets ". La station en question, c'est un microscope électronique à balayage qui capable de "grossir un million de fois, alors qu'un microscope optique permet de grossir 400 à 500 fois. Les images fournies par le microscope nous permettent de commander les mouvements d'un tout petit robot. Ce robot ultra précis assemble les petites pièces entre elles".Si les chercheurs peuvent construire une petite habitation, ils peuvent aussi construire d’autres microstructures Dans le monde médical, ces micro-objets seraient une grande avancée. En fixant ces microstructures sur des fibres optiques, il devient possible de détecter des molécules spécifiées dans des zones infiniment petites, et donc difficiles d'accès.
Prenons une fibre optique de l’épaisseur d’un cheveu humain, que l’on insérerait par exemple dans un vaisseau sanguin. " On n'aurait plus besoin de prise de sang", explique Jean-Yves Rauch. " Il suffit d'installer une microstructure spécifique sur la pointe de la fibre, pour détecter et analyser les celulles".