Le personnel de santé des cliniques Saint-Vincent à Besançon et Saint-Pierre à Pontarlier (Doubs) est mobilisé ce jeudi 3 juin pour dénoncer le manque de considération et les repreneurs successifs depuis quelques temps.
« Avec mes 16 ans d’ancienneté, je suis à un salaire de 1700 euros sans le Ségur » [NDLR : le Ségur de la Santé], dénonce Patricia Dreyer, infirmière et déléguée syndicale CFDT.
Son syndicat, seul représentatif des salariés de la clinique Saint-Vincent à Besançon, appelle à la grève pendant 24 heures de 6h ce jeudi 3 juin à 6h vendredi 4 juin. Les raisons sont multiples. « Dégradation importante des conditions de travail, accentuée par les trois crises de la Covid où le personnel est fatigué, à bout, le manque de considération des salariés lors des négociations… ».
« On ne se bat pas pour une augmentation de salaires, mais pour garder nos acquis antérieurs »
En effet, selon la CFDT, la direction de la clinique Saint-Vincent tire vers le bas les acquis et les salaires. « On aimerait que le directeur écoute nos revendications. Il nous a fait des propositions qui ne sont pas acceptables. Certains d’entre nous allaient perdre un peu de salaire, la part mutuelle ne serait plus prise en charge. Bref, les négociations se poursuivent depuis des mois et rien n’est acté par écrit » s’insurge Patricia Dreyer. « On ne se bat pas pour une augmentation de salaires mais pour garder nos acquis antérieurs » renchérit Maïté Dénarié, infirmière de bloc à Saint-Vincent.
Un mal-être, « un climat anxiogène », renforcé par le rachat de la clinique Saint-Vincent par le groupe Elsan d’ici peu « mi-juin pour être précis ». « Elsan est une grosse machine, le 2e groupe en Europe, ils veulent se faire du fric. Leur chiffre d’affaire est de 2 milliards d’euros et dans le même temps il est demandé aux salariés de se serrer la ceinture. Ce n’est pas entendable » analyse Christelle Caillet, secrétaire générale de la CFDT-Santé 25, venue soutenir les salariés de Saint-Vincent. « On a interpellé le préfet du Doubs et le directeur général de l’ARS, Agence Régionale de Santé et on attend mais on attend » dit-elle.
Plusieurs cliniques de Franche-Comté rachetées par le groupe Elsan
Le groupe Elsan est présent dans l’ensemble des métiers de l’hospitalisation et dans toutes les régions de l’hexagone. 25 000 collaborateurs et 6 500 médecins exercent au sein des 120 établissements du groupe et soignent plus de deux millions de patients par an. En Franche-Comté, le groupe va racheter la polyclinique de Franche-Comté, la clinique Saint-Vincent à Besançon, Saint-Pierre à Pontarlier. Celles de Dole et de Vesoul pourraient, elles-aussi, faire l’objet d’un rachat.
Pour la clinique Saint-Vincent, l’annonce de la reprise par Elsan a surpris tout le monde. « Cela faisait trois mois qu’on venait d'être rachetés par C2S. On ne comprend pas » s’interroge Patricia Dreyer. « Est-ce que les négociations en cours et les accords ne vont pas être changés à nouveau avec le rachat par Elsan ? » se demande à son tour Maïté. « On est dans le flou total » conclut Patricia.