La moutarde, dont la floraison a lieu en mai, pourrait venir combler "le vide en mai et juin, entre la floraison du colza et celle du tournesol" et ainsi "réduire la période de disette" pour les abeilles. Une expérimentation a été lancée en Bourgogne.
La culture de la moutarde en Bourgogne a été relancée il y a quelques deux décennies.Aujourd'hui, elle concerne 250 producteurs et s'étend sur environ 5 000 hectares.
La moutarde a-t-elle un intérêt pour l'alimentation des abeilles ?
Deux parcelles de moutarde, une en Côte-d'Or et l'autre en Saône-et-Loire, accueillent des ruchers pour cette étude.L'étude de ces ruchers et du miel produit par ceux-ci doit notamment permettre de connaître la part de la moutarde dans la diversité des apports en pollen des abeilles, explique Amélie Mandel, animatrice scientifique du Réseau Biodiversité pour les abeilles (RBA).
"Le miel de moutarde peut avoir un petit goût piquant, ce qui n'est pas du tout un inconvénient", estime le président du RBA, Philippe Lecompte, qui est aussi apiculteur.
Comment trouver "un pacte gagnant-gagnant" ?
"Nous voulons changer nos pratiques pour que cela apporte vraiment quelque chose à la biodiversité et entrer dans un cercle plus vertueux", assure Fabrice Genin, président de l'Association des producteurs de graines de moutarde de Bourgogne (APGMB). Les agriculteurs pourraient, si l'étude confirme l'intérêt de la moutarde pour l'alimentation des abeilles, créer des jachères mellifères ou insérer des intercultures mellifères sur leurs parcelles.Fabrice Genin espère "trouver un pacte gagnant-gagnant" grâce à cette étude, "une meilleure pollinisation des cultures améliorant les rendements" des parcelles.