Si l'espèce n'est pas durablement installée, de nombreux signalements attestent de sa présence dans la Région. La dernière attaque a été signalée dans l'Yonne, dans le Tonnerrois, à Villiers-le-Bois.
Dans l'Yonne, à Villiers-le-Bois (Tonnerois), une brebis a été attaquée vendredi 10 mai
Selon elle, c'est le même schéma que l'année dernière : "on a subi tout l'été dernier les attaques du loup, il y avait eu 15 brebis attaquées en juin 2018."
A l'époque, le doute sur l'origine de l'animal, décrit initialement comme "un grand canidé" avait été levé par des analyses ADN et un piège photo.
Le loup, pour les éleveurs, ni une surprise, ni une bonne nouvelle.
Le préjudice n'est pas toujours quantifiable
L'année dernière, Laurence Godin a perdu 32 brebis en 4 mois. Mais au-delà de la perte du cheptel, c'est un troupeau entier qui est stressé. Des problèmes de reproduction sont apparus.
L'éleveuse touche une indemnisation de 160 euros par brebis tuée, mais la plupart étaient en état de reproduire. Donc la perte portait aussi sur le renouvellement du troupeau.
L'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage surveille
L'ONCFS est alerté à chaque cas d'attaque de troupeau. Ce sont eux qui effectuent les relevés nécessaires pour déterminer si les attaques sont celles d'un loup ou d'un autre grand canidé (espèces hybrides).
Concernant l'attaque de Villiers-le-Bois du 10 mai, selon eux, "il n'est pas exclu que ce soit un loup" selon eux.
Jean-Luc Grandadam, de l'ONCFS de l'Yonne, précise que cette terminologie "n'est pas pour être politiquement correct", mais en fait, permet de répondre à "une nomenclature spécifique" dictée par la loi de protection sur les loups.
C'est en effet une espèce protégée, mais afin d'ouvrir les droits à indemnisation des agriculteurs et éleveurs touchés, il faut "un faisceau de preuves" pour conclure avec certitude qu'une attaque est celle d'un loup.
Des mesures de protection
Les animaux sont sensibles au stress, et les attaques récentes sont perceptibles dans leurs comportements, selon Laurence Godin.
Elle a posé de filets électrifiés fournis par la DDT (l'année derniere), mais surtout, l'éleveuse s'est équipée de chiens de protection : deux patous (chiens de montagne des Pyrénées) pour protéger le troupeau.
Selon Mme Godin, la menace du loup est permanente "C'est lourd à gérer... à terme je sais pas si on aura encore des moutons, c'est des lots de brebis qu'il faur rentrer tous les soirs, du temps qu'on passe à ne pas faire autre chose."
Une carte pour localiser les différentes attaques avérées d'un loup dans la Région
Le loup, une espèce protégée
En Europe, le loup est protégé par la Convention de Berne (1979) transcrite dans le droit français en 1989.
Il est inscrit dans les annexes II et IV de la directive « Habitats » de l’Union Européenne et fait partie des espèces prioritaires.
En France, l’espèce est protégée sur le territoire national par l’arrêté ministériel du 22 juillet 1993 publié à la suite des premières observations attestées du loup en France (mis à jour le 23 avril 2007). Ce statut implique pour les Etats, donc pour la France, de veiller à la conservation de l’espèce et de ses habitats.
En 2018, un plan "loup" pour les éleveurs
En 2018, le ministre de l'Environnement Nicolas Hulot signait un plan d'action sur le loup et les activités d'élevage.
Une feuille de route pour 5 ans , pour accompagner les éleveurs soumis à la prédation.
Le plan d'action est téléchargeable ici :
Plan national d'actions 2018-2023