Les experts de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage ont réussi à photographier un loup, responsable de la mort de plusieurs moutons au nord d'Autun. Une nouvelle preuve de la présence de l'animal dans la région.
Selon les experts de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), il s'agit d'un loup solitaire. Quand Jean-Jacques Bourdais, un particulier qui possède un petit cheptel de moutons à Barnay au nord d’Autun en Saône-et-Loire, a alerté l'ONCFS le 9 mai au matin après avoir constaté le décès de trois de ses bêtes et les graves blessures de cinq autres, qui ont été finalement euthanasiées, l'institut a vite dépêché plusieurs de ses membres sur place pour en avoir le coeur net.
"Après avoir constaté la scène, les collègues ont laissé un piège photo à côté d'une carcasse déposée sur le lieu de l'attaque. Un grand canidé est revenu la nuit suivante. C'est grâce à cette image et aux empreintes laissées que l'on a pu constater avec certitude qu'il s'agit bien d'un loup", témoigne Delphine Chenesseau, animatrice du réseau loup-lynx de l'ONCFS en Bourgogne-Franche-Comté.
Déjà repéré dans la Nièvre et l'Yonne
Le prédateur ne s'était pas encore signalé autour d'Autun depuis son retour en France dans les années 1990. Mais la présence du loup est signalée de plus en plus régulièrement dans la région. En décembre 2016, des attaques contre des brebis attribuées à un loup avaient été recensées dans la Nièvre. À l'été 2016, c'est dans l'Yonne que sa présence avait été révélée, "On a affaire qu'à des loups isolés, mais cela témoigne de la bonne santé de l'animal en France", note Delphine Chenesseau. "Concernant l'individu qui a tué des bêtes à Barnay, il s'agit d'un loup solitaire. Au printemps, à la période de la reproduction, des jeunes mâles quittent la meute pour se reproduire", poursuit Delphine Chenesseau.
Une cellule de veille et de suivi du loup
Appréciée par les écologistes, la présence du loup est en revanche bien plus encombrante pour les éleveurs. Jean-Jacques Bourdais, qui n'est pas éleveur professionnel, dénonce les dégâts considérables faits par l'animal dans les campagnes. "Tous ces gens qui soutiennent la réintroduction du loup, je voudrais qu'ils viennent dans les campagnes reculées, qu'ils voient ce qu'il s'y passe", témoigne t-il.Sur proposition de la Direction départementale des territoires et de l'ONFCS de Saône-et-Loire, le préfet réunira prochainement «la cellule de veille et de suivi du loup» mise en place en juin 2015. Cette cellule permet de partager régulièrement les informations sur le loup, et de définir un protocole de surveillance, de protection et d’intervention adapté au département de Saône-et-Loire.