Alors que le retour des orages est annoncé pour cette nuit, les céréaliers mettent les bouchées doubles pour moissonner et ne pas trop perdre en qualité.
Une course contre-la-montre
Les moissons 2021 ont enfin débuté depuis une semaine en Bourgogne. Les précipitations de juin et juillet ont retardé leur coup d'envoi. Mais c'est bel et bien parti. Et les agriculteurs sont obligés d'accélérer la cadence car la pluie et les orages s'invitent à nouveau ce week-end dans notre région.
"On essaye au maximum de récolter pour préserver le peu de qualité qu'on a encore", explique Benoît Vernillat, un céréalier installé dans la Nièvre.
Cet agriculteur s'inquiète de la commercialisation de sa récolte. Il a eu entre 40 à 50 mm d'eau dans les champs, ce qui a affecté la qualité des blés. En raison de cette météo peu clémente, elle ne parvient pas à se hisser aux standards de la qualité meunière.
A Navilly, en Saône-et-Loire, le phénomène a encore été amplifié par la crue du Doubs. Il y a quelques jours, sur son compte Twitter, une agricultrice du secteur préférait en sourire. "Lundi, on attaque les moissons ou la pêche au gros", écrivait Aude Pocchiola, photos de champs inondés à l'appui.
Crue 2021 en espérant qu’on est au max et que la baisse s’amorcera demain. On se reprend et lundi on attaque les moissons… ou la pêche au gros… Vous n’aurez pas notre été, notre année, notre moral, on se relèvera et nous serons encore plus forts ? #crue2021 #poweragri #navilly pic.twitter.com/nsfmhwg7uT
— ??♀️ Aude Pocchiola ?????? (@AudePocchiola) July 17, 2021
Quel bilan pour ces moissons 2021 ?
Ce ciel capricieux aura-t-il un impact sur les volumes engrangés ? Selon les premières estimations des services statistiques du ministère de l'Agriculture, la récolte de céréales (blé, orge, seigle, avoine...) en France devrait dépasser 53 millions de tonnes, soit près de 10 millions de tonnes de plus qu'en 2020, année rendue difficile par la sécheresse.
Sur ces parcelles, Benoît Vernillat confirme cette tendance. Les rendements de blé de cet agriculteur sont dans la moyenne, entre 60 et 70 quintaux à l'hectare. Mais les épis sont moins fournis que d'habitude. "On peut nourrir des déceptions. On avait une belle qualité de végétation en fin de printemps", précise cet exploitant.
Denis Cornille ne dit pas autre chose. Ce responsable d'exploitation chez Axéréal Nièvre était inquiet en raison des conditions météorologiques du début d'été. "Aujourd'hui, nous sommes rassurés par les niveaux qualitatifs que l'on engrange. On sera sur une récolte correcte cette année", analyse Denis Cornille.