Avec la désertification, les commerces ambulants font leur retour dans les campagnes. En Bourgogne, des hommes et des femmes sillonnent les villages pour aller proposer des produits ou des services aux habitants des communes rurales. Un phénomène qui gagne aussi les villes.
Comment réinventer la vie en zone rurale ? Depuis de nombreuses années, les campagnes sont confrontées à une baisse du nombre d'habitants et de l'activité. Les commerces et les services désertent les villages. Pour lutter contre ce phénomène, de nombreux commerçants et artisans mettent en place des initiatives pour faire revivre ces territoires ruraux et ainsi retisser des liens avec les habitants. Pour cela ils reviennent à une vieille tradition, l’itinérance, qui leur permet d’aller à la rencontre de ces habitants. Le commerce ambulant, un mode de consommation séduisant que l’on retrouve aussi dans nos villes.
Un boulanger itinérant
A Rouy, dans la Nièvre, Gilles Vadrot est un boulanger sans boutique, mais avec un fournil et une camionnette. Il préfère les tournées à un commerce fixe. Le pain qu’il fabrique, il le livre au domicile de ses clients 2 fois par semaine, mais uniquement sur commande, pour éviter les pertes. Un pain qu’il fabrique avec du levain pour que les consommateurs puissent le conserver plus longtemps.
Une coiffeuse itinérante
Un salon de coiffure itinérant. Depuis trois ans, un drôle de camion sillonne les routes de l'Yonne, dans les zones les plus isolées. C’est un salon de coiffure itinérant auquel les clients se sont bien habitués. Le camion est équipé comme un vrai salon de coiffure. L'hiver il y a du chauffage, l'été la clim et la coiffeuse, c’est Elodie. Pendant la coupe, chez Elodie, on se confie, on parle de la famille, dans une ambiance chaleureuse comme dans un autre salon, plus besoin d'aller en ville. Souvent les rendez-vous sont pris en famille.
Un boucher itinérant
Sur les hauteurs de l'Auxois., les villages de Thenissey, Gissey-sous-Flavigny et Hauteroche ont retrouvé un boucher charcutier grâce à un commerçant itinérant. Quand l'ancien boucher charcutier qui desservait Thenissey s’est sédentarisé dans une autre commune, le maire a pensé au bien-être des habitants, il a tout fait pour le remplacer. Il s’est adressé à un boucher ambulant, Michel Goillot, qui n’a pas hésité à ajouter quelques dizaines de kilomètres à une tournée hebdomadaire qui en comptait déjà plus de six cents.
Un laitier ambulant
A Ouanne dans l’Yonne, c’est un producteur de lait qui a choisi la vente itinérante en s’équipant d’une cuve installée dans un camion. Cinq fois par semaine, depuis un an, la "Vache à Roulettes" va à la rencontre des consommateurs. Elle a ses fidèles et les plus anciens se rappellent le temps où ils allaient chercher le lait à la ferme. Un moyen aussi pour ce producteur de fixer lui-même le prix de son lait.
Un cordonnier itinérant
En France il n’y a qu’une dizaine de cordonniers itinérants et l’un d’entre eux, Ludovic Louchel, travaille en Bourgogne. Dans sa camionnette rouge, un ancien camion de pompier, il sillonne les routes entre Venarey-lès-Laumes, Ancy-le-Franc, Montbard et Semur-en-Auxois. Chaque jour il s’installe sur un emplacement qui lui est réservé et ses clients sont souvent là avant lui. Dans ces communes, les cordonniers ont disparu des centres-ville depuis longtemps. Formé à l’ancienne école, Ludovic redonne vie aux chaussures de ses clients.
Un "food truck" en ville
Les villes aussi ont leurs commerces ambulants. Là ce n’est pas pour lutter contre la désertification et l’absence de magasins ou de services. C’est plus un art de vivre. C’est le cas des "food truck" où l’on fait de la cuisine avec des produits de qualité pour manger aussi bien qu’au restau. Une restauration mobile qui attire de plus en plus de citadins. C’est le cas à Dijon avec un food truck qui propose de véritables plats, même des œufs en meurette.