C'est une des conséquence de la canicule estivale, la production des miels d'été a été impactée en terme de quantité. Car une ruche boit beaucoup, un nouveau tracas pour les apiculteurs, après les néonicotinoïdes et aussi le glyphosate...
Les apiculteurs feront-ils leur miel en 2018 ? Si la récolte de printemps a été particulièrement bonne sur tout le territoire, celle de l'été est moindre en quantité même si elle reste bonne en qualité. La raison : la canicule ! Car comme tous les animaux, les abeilles boivent beaucoup. Une ruche engloutit ainsi l'équivalent de 60 litres d'eau par an en moyenne !
Conséquence, la production des miels d'acacia et de tournesol a diminué. Les ruchers avaient déjà subi les attaques du climat à la sortie de l'hiver. En effet, le redoux des mois de janvier/février a réveillé les essaims qui ont subi ensuite une nouvelle vague de froid. Ce qui a entraîné une hausse de la mortalité. En compensation, le ministère de l'Agriculture a débloqué une enveloppe de 3 millions d'euros dans le but de renouveler le cheptel apicole (aide à l’achat d’essaims).
Écoutez Thomas Decombard-Perroneau (Apiculteur Apidis)
Après les néonicotinoïdes, le glyphosate leur donne le bourdon
Les apiculteurs continuent aussi à faire face aux néonicotinoïdes. En avril dernier, l’Union européenne a tout de même décidé d’interdire trois produits de cette famille d’insecticides jugés dangereux pour les abeilles sur toutes les cultures de plein air.
De nombreuses études désignent ces insecticides comme les responsables majeurs de la baisse des insectes pollinisateurs.
Néanmoins, l’interdiction du glyphosate d’ici à trois ans ne figure pas dans la future loi agriculture et alimentation. Elle reste un engagement gouvernemental.
Autre problème pour les apiculteurs, le glyphosate. La réglementation sur le glyphosate est européenne, elle fixe une limite maximale de 50 parties par milliard pour le miel et les produits de la ruche.
Mais beaucoup d'apiculteurs estiment que c'est trop. Ceux de l'Aisne en ont d'ailleurs retrouvé dans leur production de miel lors d'analyses et ils ont décidé d'attaquer Mosanto (producteur du glyphosate). L'un d'entre-eux a vu sa production retoquée par un revendeur. « Il n’existe aucun lien scientifique entre déclin des abeilles et l’utilisation du glyphosate », assure Monsanto sur son site Internet.