Les Français adorent le miel, mais attention à bien distinguer le vrai miel artisanal et le faux miel coupé avec de l'eau ou du sirop. Thomas Decombard, apiculteur à Dijon et vice-président du syndicat français des miels, met en garde contre le flou des étiquettes.
Une grande partie des miels consommés en France vient de l’étranger. Or, comme la provenance du miel n'est pas clairement étiquetée, de nombreux consommateurs pensent acheter du miel français... qui n’en est pas.
En effet, la loi permet aux producteurs de miel d'étiqueter leurs produits de façon assez vague, sans indication précise de l’origine. Résultat : sur de nombreux pots de miel on peut lire :
-"mélange de miels originaires de l'Union Européenne"
-"mélange de miels non originaires de l'UE"
-"mélange de miels originaires et non originaires de l'UE".
Attention aux miels "premier prix"
Il faut être particulièrement prudent quand on trouve du miel très bon marché, comme c’est souvent le cas dans les supermarchés. Il s’agit en général de miels conditionnés en France, mais venant de l’étranger. Les étiquettes indiquent alors des mélanges de miels.De nombreux tests pratiqués en laboratoires ont montré que des miels "premiers prix" pouvaient être coupés à l’eau, au sirop de riz ou de maïs pour augmenter les marges. Cela se pratique de façon courante en Chine notamment. Ces produits sont ensuite importés en Europe et mélangés à d’autres miels de l’Union européenne.
"On est face à une concurrence déloyale avec l’arrivée sur le marché de certains produits qui sont semblables à du miel, mais qui n’en sont pas forcément et qui se cachent derrière un étiquetage qui est relativement flou", explique l’apiculteur Thomas Decombard, qui travaille au sein de l’entreprise dijonnaise Apidis.
Cette société gère plus de 4 000 ruches (3 000 en production traditionnelle et environ 1 millier en production biologique). Cela fait de la société Apidis un des plus importants producteurs de miel français. Et grâce à la production d’une centaine d’autres apiculteurs partenaires, l’entreprise commercialise plus de 1000 tonnes de miel de 25 à 30 origines florales et régionales.
Pour être sûr d’acheter du vrai miel produit en France ou dans l’Union européenne, il faut d’abord accepter de payer un juste prix.
Méfiance si le produit proposé coûte moins de 1,50 euro le kilo.
D’ici quelques mois, les consommateurs seront mieux protégés. En effet, à partir du 1er septembre 2019, les producteurs de miel qui vendent des mélanges de miels devront indiquer l'ensemble des pays d'origine du produit.
C’est une des mesures d’un projet de loi qui est actuellement en discussion au Parlement. Ce texte s’intitule "projet de loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable". Il a pour but de permettre aux professionnels du secteur de "vivre dignement", "rétablir la confiance" et "répondre aux nouvelles attentes des consommateurs".
En attendant, les amateurs de miel doivent rester vigilants...