Elle était absente depuis 2 ans : l'épidémie de grippe fait son retour en Bourgogne-Franche-Comté

L'épidémie de grippe 2022 est en forte augmentation en France, selon Santé publique France. Très tardive cette année, elle n'épargne pas la Bourgogne-Franche-Comté. Des médecins espèrent que "le retour du virus grippal va signer la mise à l'écart du Covid".

Elle n'avait quasiment plus fait parler d'elle depuis 2 ans. Mais aucun doute, l'épidémie de grippe est bien de retour en Bourgogne-Franche-Comté, de même qu'en Île-de-France et en région Grand Est.

Les généralistes constatent une augmentation des cas

Selon Santé Publique France et le réseau Sentinelles, composé de généralistes et d'urgentistes, en Bourgogne-Franche-Comté, la semaine du 7 au 13 mars, le taux d’incidence des cas d’infection respiratoire aigüe (IRA) vus en consultation (ou en téléconsultation) de médecine générale a été estimé à 196 cas pour 100 000  habitants. Ce taux est en augmentation par rapport à la semaine précédente (du 28/02 au 6/03) qui était de 34 cas.

Santé Publique France affirme aussi la présence du virus avec persistance de la co-circulation des virus A(H1N1)pdm09 et A(H3N2).

Le Docteur Emmanuel Debost, généraliste à Plombières-lès-Dijon, est membre du réseau de surveillance Grippenet. Il a constaté lui aussi un départ modéré de l'épidémie à son cabinet : "J'ai eu quelques jeunes, que je suspecte d'avoir fait la grippe, après des tests covid négatifs. On a cette double pathologie qui complique le diagnostic."

La grippe, ce virus qui s'était fait discret

Le généraliste constate que c'est un peu "le retour du virus de la grippe", qui avait été plutôt "invisible" les deux dernières années. Mais ici l'épidémie se produit "beaucoup plus tard que d'habitude".

Le médecin constate aussi l'année dernière "de ne voir aucun virus grippal circuler. Alors qu'on voyait du VRS (virus respiratoire syncytial, à l'origine des bronchiolites), des autres virus respiratoires, comme si le Covid avait pris la place du virus grippal. Ce qui fait que, j'espère, le retour du virus grippal va peut-être signer la mise à l'écart du Covid et son variant Omicron, on le saura d'ici quelques semaines."

Le graphique ci-dessous illustre les cas de grippe sur les 5 dernières saisons, montrant un redémarrage de l'épidémie actuellement :

La vaccination est-elle toujours de mise ?

Au regard de l'arrivée tardive de l'épidémie, le vaccin de rappel contre la grippe de saison est-il utile ?
Le Docteur Debost confirme que "les personnes fragiles non vaccinées doivent se faire vacciner, il n'est pas trop tard. On va voir comment va évoluer l'épidémie de la grippe, sachant que ces épidémies ne durent jamais bien longtemps. On est en plus à l'approche du printemps, mais c'est uniquement les personnes fragiles qui doivent se faire faire un rappel."

Rappels sur le virus de la grippe

La grippe est une infection respiratoire aiguë, due à un virus Influenza, tandis qu’un syndrome grippal peut être dû à de nombreux autres virus respiratoires qui circulent dès l’automne jusqu’à la fin de l’hiver : rhinovirus, virus syncytial respiratoire, etc. 

En France métropolitaine, l’épidémie survient chaque année, généralement entre les mois de novembre et avril, avec un démarrage le plus souvent fin décembre - début janvier. Elle dure en moyenne 10 à 11 semaines. Sur la base des données historiques des épidémies grippales depuis 1984, le réseau Sentinelles estime, qu’entre 788 000 et 4,6 millions de personnes consultent pour syndrome grippal lors des épidémies de grippe. Entre 25 % et 50 % de ces consultations concernent des enfants de moins de 15 ans.

Les virus grippaux se répartissent essentiellement entre deux types : A et B, se divisant eux même en deux sous-types (A(H3N2) et A(H1N1) pdm09) ou lignages (B/Victoria et B/Yamagata).
Les virus grippaux de type A circulent chez de nombreuses espèces animales (canards, poulets, porcs, chevaux, phoques…) alors que les virus grippaux de type B circulent essentiellement chez l’Homme.
Les virus A et B sont à l’origine des épidémies saisonnières chez l'homme mais seuls les virus de type A ont été responsables de pandémies à ce jour.