En pleine période d’inflation et de pénurie dans tous les secteurs, le monde scolaire est aussi touché par la crise. Des chauffeurs de cars scolaires pourraient manquer à l’appel pour conduire les enfants dans les écoles à la rentrée prochaine.
Après une manifestation des enseignants et parents contre le manque de professeurs remplaçants, une nouvelle mobilisation pourrait-elle se tenir contre la pénurie de chauffeurs de cars scolaires à venir à la prochaine rentrée scolaire ? C’est en tout cas une issue possible au vu des difficultés de recrutement de la part des transporteurs scolaires.
Pas d’annulation de lignes en Bourgogne « pour le moment »
Le président de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), Jean-Sébastien Barrault était présent dans la matinale de France Info mercredi 8 juin. Il alerte sur le futur manque de chauffeurs de cars scolaires : « A la rentrée de septembre, il manquera 7 à 8 000 conducteurs (en France). Concrètement, cela veut dire qu’un grand nombre d’enfants n’auront pas de cars scolaires à la rentrée. C’est un véritable cri d’alarme que lance notre profession aujourd’hui ».
A l’échelle de la Bourgogne, le problème est moins conséquent. Pour le vice-président en charge des transports de Bourgogne-Franche-Comté, Michel Neugnot, le secteur se tend : « Comme partout en France, la situation est sous tension, mais nous n’avons pas d’annulation de lignes dans notre région pour la rentrée prochaine pour le moment ». La Franche-Comté connaît une situation plus difficile : « Les risques sont plus forts pour la Franche-Comté, région frontalière avec la Suisse où les salaires sont plus importants. Le métier est éclaté en temps de travail, avec des rémunérations seulement lors des mois d’école, entre 400 et 700 € par mois ».
Peu de solutions pour combler cette pénurie
Si le salaire est la première solution envisagée pour tenter de résoudre le problème, la fédération des transports de voyageurs avance sur d’autres pistes, comme prendre en charge plusieurs écoles chaque matin et chaque soir pour les conducteurs : « On demande aux régions de retravailler les marchés publics pour pouvoir offrir plus de temps de travail à nos conducteurs. Ce qui est important, c’est qu’on augmente le volume horaire travaillé par nos conducteurs, donc le salaire et donc être plus attractif » explique Jean-Sébastien Barrault. Michel Neugnot poursuit sur cette idée : « On pourrait imaginer un emploi en 35 h qui mixe un emploi dans des sociétés privées et un autre pour les collectivités ».
Une autre solution est avancée par le vice-président en charge des transports de Bourgogne-Franche-Comté, les horaires des écoles : « Nous sommes en train de demander aux directeurs d’établissement, aux maires, de décaler les heures d’écoles ».