Menaces d'attaques sur des musulmans : des membres de l'ultradroite s’étaient entraînés en Bourgogne

Après quatre jours de garde à vue, dix membres d'un groupe d'ultradroite, soupçonnés de vouloir commettre des attentats, ont été présentés à un juge antiterroriste mercredi 27 juin 2018. Ils s'étaient entraînés au maniement des armes en Bourgogne.
 

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Qui sont les membres de ce réseau ?

Neuf hommes et une femme, âgés de 32 à 69 ans, ont été interpellés dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juin 2018.
Parmi eux, on trouve un retraité de la police nationale, un ancien militaire et un ex-professeur, un artisan et un employé de restaurant…Seuls deux ont des antécédents judiciaires et ont été condamnés pour des délits de droit commun.

Ce réseau d'extrême droite a pour nom "Action des forces opérationnelles" (AFO). Il proclame son ambition de lutter contre le "péril islamiste", notamment sur le site "Guerre de France". Les suspects ont évoqué l'idée de s'en prendre à des musulmans condamnés dans des dossiers antiterroristes et sortant bientôt de prison, à des mosquées radicales, voire à des femmes voilées ou des supermarchés hallal.

 

Qu’ont découvert les policiers ?

A leurs domiciles, les policiers ont retrouvé 36 armes à feu, dont 31 sans autorisation. Chez l'un d'eux, on a découvert des éléments "entrant dans la fabrication d'explosif de type TATP" ainsi qu'un "feuillet guide de fabrication intitulé Le napalm maison".

Une "réunion conspirative" s'était tenue en avril en Bourgogne, avec entraînement au maniement des armes, et des "débuts de repérages" ont été détectés.

Depuis deux mois, le groupe était entré dans le viseur de la justice car il "essayait de recruter de nouveaux membres et d'étendre son maillage territorial", a expliqué le parquet de Paris.

Le procureur avait donc décidé, le 13 avril, d'ouvrir une enquête pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

 

Pourquoi l’enquête s’est-elle accélérée ?


Les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont identifié un programme de formation au combat et des stages de survivalisme, ainsi que des réunions pour "définir des objectifs et des actions à mettre en œuvre pour les atteindre". 

Ils avaient surtout établi que des membres "cherchaient à se procurer des armes" et certains "avaient testé des explosifs et des grenades de confection artisanale".

Sur la base de ces éléments, le parquet avait ouvert une information judiciaire le 14 juin. Dix jours plus tard, le juge d'instruction ordonnait ce coup de filet, conduisant à deux interpellations en Corse, deux en Charente-Maritime, une dans la Vienne et les autres en région parisienne.

Les autorités craignaient "un passage à l'acte violent, aux contours demeurant toutefois imprécis à ce stade", indique le parquet de Paris. Le ministère public va réclamer la détention provisoire pour neuf d'entre eux.





 
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