"Tout le monde attend la pluie", en Bourgogne les premiers signes de la sécheresse inquiètent les agriculteurs

Pas une goutte de pluie depuis quatre semaines. Après des épisodes de sécheresse en 2018 et en 2019, les agriculteurs craignent de connaître une nouvelle année sèche. La culture de céréales est déjà bien touchée. 

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" Ici, tout le monde en est attente de pluie ! ". S'il peut être agréable pour certains de passer ses longues journées de confinement sous le soleil, il en est d'autres que la situation inquiète. Dans l'Yonne, où les productions de céréales sont nombreuses, les températures et le manque d'eau font craindre une récolte faible.
 

Une sécheresse qui compromet les productions de céréales


"On a eu beaucoup d'excès d'eau pendant l'hiver, et depuis le 10 mars il n'y a pas de précipitations. Les plantes sont mal enracinées et les céréales sont stressées. Cela devrait donc avoir un certain impact sur la production" nous explique Olivier Coste, négociant chargé de conseiller les agriculteurs. 
 

Après d'importants épisodes de sécheresse en 2018, puis en 2019, cette année devrait également apporter son lot de problèmes. Aussi, ce sont les récoltes de colza, blés et d'orges qui devraient pâtir de cette sécheresse. D'autant plus que leur plantation a été retardée par les épisodes pluvieux de l'automne dernier. Ainsi leur enracinement est moins développé qu'à l'habitude et la sécheresse actuelle ne fait que retarder une production compromise. De plus, de récents épisodes de gel ont encore un peu plus affaibli la culture de colza. C'est le cas dans une large partie du nord-est de la France.

 

Les éleveurs contraints de piocher dans les stocks de précédents fourrages


Plus au sud, à Poisson en Saône-et-Loire, c'est la plantation de maïs qui est retardée à cause du manque d'eau.
Jean-Marc Auduc, met à profit ses 180 hectares pour produire du maïs. Denrée indispensabe afin de nourrir sa cinquantaine de vaches. « Aujourd'hui dans une parcelle comme ça on devrait être en train de semer le maïs. On a été échaudé l'an dernier, pas récolté à cause du sec. quand on voit des conditions de travail comme ça on se pose la question s'il faut faire ou pas faire. ». 
Pour l'heure confinées, ses charolaises font face à une exploitation où l'herbe manque cruellement.


Même son de cloche du côté de Varenne-Saint-Germain. Egalement producteur de charolaise, François Nugue souffre des mêmes maux. « ce qui me manque c'est de la pluie, de la pluie, et de la pluie. il me faudrait 80mm d'eau pour que la végétation redémarre, que l'herbe puisse pousser, que mes vaches puissent aller brouter dans les prairies et que mon herbe repousse pour faire des stocks pour l'hiver prochain. »
Mais pour l’heure ses vaches restent confinées et épuisent les stocks de fourrage de l’année dernière.

À ce sujet, la confédération paysanne s’est récemment exprimée en appelant à la plus grande vigilance sur l’utilisation des fourrages. « Il faut prioriser les ressources fourragères disponibles pour l’alimentation des animaux plutôt que pour la production énergétique et ce, afin d’assurer la pérennité des fermes d’élevages déjà fragilisées par les sécheresses à répétition. »

L'incertitude règne donc. Pour répondre aux interrogations et aux craintes croissantes des agriculteurs, une réunion avec l'observatoire de la sécheresse est prévue à la fin du mois d'avril. 

 
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