Primaire populaire : les réactions des élus de gauche en Bourgogne

La Primaire Populaire initiée à gauche s'est achevée dimanche 30 janvier sur le vote final des plus de 392 000 participants, plaçant Chirstiane Taubira en tête de la consultation en ligne. En Bourgogne, ses soutiens réagissent.

La Primaire populaire, cette consultation citoyenne à laquelle près de 467.000 personnes se sont inscrites, a démarré jeudi à 10h et s'est achevée dimanche 30 janvier à 17h, pour désigner le candidat qu'elles soutiendront à la présidentielle.

Christiane Taubira est sortie vainqueur dimanche 30 janvier et a appelé les autres candidats à la rejoindre, mais cette victoire risque d'aboutir de fait à une candidature de plus à gauche, les autres principaux candidats refusant de reconnaître toute légitimité à cette consultation populaire. Ses soutiens politiques en Bourgogne se sont félicités de sa victoire.

"Elle est la candidate qui a le plus de capacité à rassembler"

La Nièvre est un ancien fief socialiste et terre d'élection de Pierre Bérégovoy. La page socialiste s'est tournée en 2014, mais malgré tout, l'électorat de gauche reste encore bien présent.
Le Président PS du Conseil Départemental de la Nièvre Fabien Bazin est un soutien de Christiane Taubira. Il veut croire en cette consultation.

A quelques heures du résultat dimanche, il livrait son sentiment par rapport au processus de consultation démocratique initié par La Primaire Populaire : "C'est l'outil de rassemblement de la gauche par excellence ! Celui ou celle qui sera élu aura avec lui un élan populaire, un élan citoyen considérable. Rendez-vous compte, on est bien au-delà des chiffres additionnés de la primaire des républicains et de la primaire des écologistes. C'est un mouvement extrêmement puissant."

L'élu nivernais ne cache pas son soutien à Christiane Taubira, qu'il a toujours défendu, avant même le lancement de la consultation citoyenne : "De mon point de vue, Christiane Taubira est la candidate qui a le plus de capacité à rassembler derrière elle. Elle l'a montré, elle a 30 ans de vie publique derrière elle, elle connaît parfaitement l'appareil d'état. Elle a un projet, des équipes, c'est une femme d'état, une femme de combats."

"Le but, c'est que ça donne un élan à la gauche !"

Au lendemain du résultat de la primaire populaire, Patrick Molinoz, vice-président du Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté, délégué général du parti radical de gauche, a salué "un résultat qui donne un mandat clair"
C'est un de premiers soutiens à Christiane Taubira. 

Avec la désignation de Christiane Taubira, Patrick Molinoz confirme que maintenant, une direction est donnée : "Le but, ce n'est pas que ça donne un élan à sa campagne, c'est que ça donne un élan à la gauche ! Elle ne s'est déclarée que formellement il y a un mois, puis elle a dit qu'elle irait dans ce process de primaire et qu'elle en respecterait le résultat. Anne Hidalgo a dit la même chose avant de changer d'avis. Maintenant, elle est dans la course à partir de ce matin, pour aller au bout. Nous allons voir si les sondages donnent raison à cette démarche !"

Avec cette étape franchie, Patrick Molinoz voit en la personne de Christiane Taubira une candidate qui pourra rassembler les électeurs de gauche : "Aujourd'hui, on a un problème d'incarnation, aujourd'hui les candidatures à gauche n'arrivent pas à se départager. Ça n'est pas une question de programme comme disent certains, mais une question d'incarnation. Il faut quelqu'un qui enthousiasme, qui réenchante la politique, qui donne aux électeurs de gauche l'envie de se déplacer [...]Christiane elle ne veut pas la division, elle veut enclencher une démarche d'enthousiasme et d'union [...] Elle est la candidate pour le pays, pas une candidate de parti. Il faut sortir de ces logiques partisanes, dont les français n'ont rien à faire."

Christiane Taubira était la favorite de cette primaire qu'elle était la seule à soutenir. L'ex-ministre de la Justice, officiellement lancée dans la campagne seulement depuis deux semaines, va désormais tenter de rassembler les autres candidats de gauche.

La Primaire Populaire, un mouvement qui n'a pas dit son dernier mot

C'est la structure nommée « 2022 ou jamais », qui était chargée de l'organisation de la primaire. La structure a été fondée en .

Des groupes locaux ont été créés, pour favoriser l'ancrage dans les territoires. Mohamed Lagrib, ancien conseiller municipal à Nevers, animateur de la Primaire Populaire sur Nevers, revient sur l'aventure de la "Primaire Populaire" dans la Nièvre : 
"On a eu un parcours semé d'embuches, de par les critiques qu'on a pu avoir. Nous sommes très content de cette aventure, on a pu rencontrer et entendre pas mal de monde. C'est un territoire qui avait envie de se recréer. J'ai eu une écoute attentive des militants et des cadres du parti socialiste par exemple."

Maintenant que la désignation de Christiane Taubira s'est effectuée, les travaux ne s'arrêtent pas pour autant à la Primaire Populaire : "Dans la Nièvre, on s'est donnés rendez-vous une fois par mois pour continuer à échanger sur l'actualité nationale et locale, pour continuer à échanger sur les aspirations des uns et des autres et comment construire au niveau local... Un peu sur le principe de la primaire populaire, de mettre en place les idées qui nous animent et nous donner les moyens de gagner. Comme on a pu le voir, la gauche a perdu des élections sur le territoire de la Nièvre, historiquement à gauche, et on veut repartir sur la base électorale. On a réussi à fédérer Génération.s, Place Publique, le PS, une partie des personnes de LFI, de EELV sur cette démarche. " 

Pour Mohamed Lagrib, l'élection présidentielle 2022 démontre que les partis politiques "ne fonctionnent plus" : "On le voit bien dans cette présidentielle, quand 80% des électeurs de gauche souhaitent une candidature d'union, les partis ne l'entendent pas, ils n'écoutent plus."

La participation citoyenne dans la vie politique est au cœur du fonctionnement de la Primaire Populaire, un ADN que les partis doivent prendre en considération, selon, Mohamed Lagrib : "On est dans une nouvelle forme de politique, où on souhaite mettre en place des citoyens actifs. L'idée, c'est d'avoir un laboratoire d'idées, et d'avoir aussi un lobbying citoyen, c'est de dire aux différents partis de gauche qu'ils n'ont pas toute puissance."

Les travaux effectués par la Primaire Populaire ne vont pas s'arrêter à l'élection présidentielle. Mohamed Lagrib laisse entendre qu'une action similaire à la Primaire Populaire pourrait s'effectuer au moment des élections législatives : "On a déjà travaillé avec la base, on des coordinateurs sur tout le territoire maintenant. 90% des militants locaux souhaitent continuer cette démarche sur ce principe-là. On voit que c'est une volonté forte, et ça permet aux citoyens de se saisir de cette élection et de choisir leur candidat." 

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