Réforme de l'éducation : "Un retour en arrière, alors que la société a évolué" selon la CFDT Bourgogne

Priorité aux maths et au français, revalorisation du redoublement... La CFDT Bourgogne revient sur les mesures annoncées par le ministère de l'éducation nationale, ce 5 décembre. Certaines sont ambitieuses quand d'autres ne correspondent pas aux réalités locales, selon le syndicat enseignant, qui craint que le tout soit difficile à mettre en place avant la prochaine rentrée des classes.

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"Pour chaque élève, il y aura un avant et un après". Détaillée ce 5 décembre par le ministre Gabriel Attal, la réforme de l'Education nationale se veut pour le moins ambitieuse. 

Néanmoins selon le Sgen-Cfdt Bourgogne, syndicat enseignant dans la région, de telles mesures ne collent pas aux réalités du terrain.

Un projet derrière le redoublement 

Prenons le redoublement. C'est l'annonce-choc de Gabriel Attal. "Fini, les élèves qui veulent passer au niveau supérieur à tout prix" : le ministre de l'Education nationale veut réinstaurer l'idée selon laquelle “le redoublement n’est jamais une sanction, mais une opportunité de plus pour réussir”

"Certes", acquiesce Florent Lavenet, professeur d'histoire-géographie syndiqué à la CFDT. "Mais encore faut-il avoir un projet derrière. Sinon, cela revient à garder une année de plus un enfant qui souffre à l'école". 

Pour accompagner les redoublants, Gabriel Attal annonce davantage de stages de réussite. Et pour convaincre les enseignants de les dispenser ? Le double de la rémunération habituelle, pour chaque stage.

Mais dans certains établissements scolaires de Dijon, Florent Lavenet explique qu'aucun professeur n'a accepté de telles missions supplémentaires cette année : "On ne peut pas tirer sur la corde indéfiniment"; enchérit le syndiqué.

Manque de postes dans la région

Quant à la proposition de répartir les collégiens dans des groupes de niveaux, et de créer des postes d'enseignants afin de limiter à 15 le nombre d'élèves dans les classes les plus en difficulté, le Sgen-CFDT se dit perplexe.

Car la tendance est déjà à la réduction de postes dans la région. "Et aucune création de postes n'était prévue dans le budget du gouvernement, qui par ailleurs n'a pas été voté mais est passé au 49.3", ajoute Florent Lavenet.  

Idem concernant la refonte des programmes annoncée par Gabriel Attal : le gouvernement veut envoyer davantage de professeurs en formation dans ce but mais la CFDT assure qu'"on trouve déjà à peine assez de professeurs pour remplacer ceux qui partent se former" cette année. 

Si certaines mesures interrogent le syndicat enseignant, d'autres l'inquiètent. La labellisation des manuels scolaires, par exemple. Selon Florent Lavenet, cela revient à retirer le choix au professeur de son matériel pédagogique, et à exercer une pression sur ce qui doit être lu, ou non, par les élèves. 

Les maths et le français restent une référence

La priorité à certaines matières, enfin. Au collège, le ministère de l'Education nationale veut mettre en place des cours de remise à niveau en mathématiques et en français. Or pour ce faire, il faudra rogner sur d'autres heures de cours, dans d'autres disciplines, explique Gabriel Attal ce mercredi.

"L'école est là pour émanciper les individus", commente Florent Lavenet. "Il faut que les élèves aient accès à la culture au sens large. Pourquoi certaines matières plus que d'autres ?"

Le niveau moyen des élèves français est en tout cas en baisse dans ces deux matières. Les annonces de Gabriel Attal sont en effet survenues quelques heures après les résultats de l'enquête Pisa.

Réalisée tous les trois ans par l'Organisation de coopération et de développement économiques, elle sonde les performances des élèves de 15 ans en mathématiques, en compréhension de l'écrit et en sciences à travers le monde. Preuve qu'aux yeux de l'OCDE aussi, certaines matières semblent plus importantes que d'autres. 

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