A la suite d'un comité technique ministériel qui s'est tenu le 13 décembre, le profil de la carte scolaire 2023 est déjà esquissé. Pour l'Académie de Dijon, ce seraient 177 postes supprimés.
A la rentrée 2022, ils étaient 7989 professeurs des écoles dans l'académie de Dijon. A la rentrée prochaine, ils pourraient être 72 de moins.
"Ce n'est pas du tout envisageable de mener une rentrée scolaire avec de telles saignées dans les effectifs !"
Pour l'enseignement du premier degré (classes maternelles et école primaire), il y aurait 72 postes de moins. Une perte de postes qui ne passe pas actuellement, dans le contexte professionnel tendu : 'l'exercice du métier dans l'académie de Dijon, comme partout ailleurs, est rendu très difficile par les effectifs de classes surchargées. Le temps de travail des enseignants est de l'ordre de 43 heures par semaine", selon Fabian Clément, porte-parole du SNES-FSU de l'académie de Dijon. Toujours au sujet du temps de travail, "c'est l'équivalent de 34 jours de vacances qui sont consacrés au travail également par les professeurs des écoles."
"Ça fait beaucoup de choses qui s'empilent, la profession est épuisée, mal payée, et en plus, il n'y aura pas de soulagement dans les effectifs de classe, alors qu'on sort d'années Covid où les élèves ont été en difficulté, il faut rattraper certaines choses !"
Le porte-parole du FSU déplore des classes trop chargées, notamment "pour les cours moyens, on n'est pas loin de 30 élèves par classe. Il y a un nombre insuffisant de remplaçants dans le premier degré."
De plus, pour la nécessité de présence pour les élèves du premier degré, il y avait "des brigades de remplacement (des remplaçants disponibles ndlr) qui ont été asséchées au fil des ans. Il ne faut pas supprimer des postes dans le premier degré."
Pour le second degré, 105 postes supprimés
Fabian Clément réagit : "C'est vraiment considérable ! Des annonces font état de 99 postes supprimés, mais en fait il y a 6 postes équivalents en heures supplémentaires à ajouter, ce qui fait 105 postes !" À ce titre, le syndicaliste dénonce également le fonctionnement des heures supplémentaires, qui sont "moins bien payées que les heures normales".
D'une façon générale, le porte-parole de la FSU considère que c'est un ras-le-bol général :
"On est excédés par le manque de considération, c'est vrai pour les enseignants, comme pour tous les métiers de l'éducation nationale, les filières administratives, les AED, les AESH, les CPE, la vie scolaire."
A la suite du comité ministériel, 2 comités sociaux d'administration départementaux (CSAD) sont prévus pour regarder les effectifs au niveau de la Côte-d'Or : un pour le premier degré le lundi 23 janvier 2023 et un pour le second degré le jeudi 26 janvier.
Mais le rendez-vous attendu est la réunion pour la carte scolaire mercredi 1er février 2023 : le CDEN (Comité Départemental de l'Education Nationale) se tiendra en présence des élus locaux (maires de Côte-d'Or, représentants des cantons), de l'administration de l'Education Nationale, des représentants des personnels, des parents d'élèves, des partenaires de l'EN (par ex. la Ligue de l'enseignement), un représentant du Préfet.
Au niveau des actions syndicales, deux rendez-vous sont prévus : tout d'abord le 10 janvier, date retenue pour l'avenir des retraites, et le 17 janvier, une journée d'action, avec un appel à la grève. Fabian Clément précise que les revendications sont "en général sur le manque de considération de l'Education Nationale : les suppression de postes, la charge de travail qui augmente, les rémunérations insuffisantes, la non-compensation de l'inflation et la réforme des retraites."