Université de Bourgogne Franche-Comté : des mesures pour endiguer la précarité des étudiants

Depuis le début de la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19, la précarité de certains étudiants ne cesse de s'aggraver. Le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires, le rectorat et les associations étudiantes ont mis en place plusieurs dispositifs pour leur venir en aide.

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Depuis ce lundi 4 janvier, les établissements de l'enseignement supérieur peuvent accueillir des étudiants en présentiel, mais uniquement certains groupes "de dix étudiants maximum", formés des élèves "les plus fragiles pédagogiquement", que les établissements doivent eux-mêmes constituer. Des étudiants fragilisés par la crise sanitaire tant sur le plan économique que psychologique. 

Pour les aider, les autorités académiques ainsi que le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) et les associations étudiantes ont pris des dispositions depuis le premier confinement pour venir en aide aux plus fragilisés. 

Des repas à emporter à un euro

Malgré la crise sanitaire, le Crous de Bourgogne Franche-Comté a maintenu son action sociale en direction des étudiants avec notamment depuis septembre la mise en place d'un service de repas à emporter dans tous les lieux de restauration de l'université. "Cela permet à des étudiants de déjeuner pour un euro. Aujourd'hui,  60% de nos ventes à emporter sont constitués de repas à 1 euro", précise Christine Le Noan, directrice générale du Crous de Bourgogne Franche-Comté.  

Depuis la mise en place de ce dispositif, la demande est croissante. "On a augmenté de 60% le nombre de ventes en neuf mois. Le maintien de ce service répond à un besoin social." Seule crainte pour la directrice générale du crous, l'extension du couvre-feu à 18h. "Cela comment à poser problème sur Besançon où on a une chute des ventes de repas à emporter car il n’y a pas d’attestation qui concerne le fait que vous soyez dehors pour aller chercher votre repas à emporter à 18h30. Il faut mettre en place un dispositif pour couvrir les étudiants."

Une épicerie sociale et solidaire temporaire a également vu le jour début décembre à Dijon grâce à l'action coordonnée du Crous et de la Fédération étudiante de Bourgogne interassociative. Quentin Génélot, étudiant en Master 2 de droit et président de la Febia, constate également une demande croissante des bénéficiaires depuis sa mise en place. "On a des nouveaux bénéficiaires chaque semaine. Là, on est aux alentours de 80 bénéficiaires et la demande va continuer à affluer car il y a un besoin. Les étudiants en situation de précarité ne sont pas apparus avec la crise sanitaire mais le contexte a aggravé certaines situations".

 

Lutte contre l'isolement des étudiants 

Du côté de l'hébergement, sur les 7500 logements que compte le Crous, en décembre, près de 2500 étaient occupés par des étudiants sur toute la Bourgogne Franche-Comté. 

Pour les accompagner et lutter contre l'isolement, le Crous a décidé de lancer un dispositif d'étudiants référents pour assurer le suivi des étudiants hébergés. "En début d’année, on emploie une soixantaine d'emplois étudiants qui viennent en renfort dans le cadre de nos activités notamment sur la restauration" explique Christine Le Noan."Ces activités ayant cessé, on les a réorienté sur ce dispositif et on a ainsi évité la précarisation de certains étudiants. On leur a permis d’avoir un peu de revenus et de nous apporter un suivi sur les étudiants hébergés."

Pour les étudiants dont la situation nécessite l’intervention en urgence d’une assistante sociale, un accueil téléphonique a été mis en place pendant la période de confinement, du lundi au vendredi de 10h à 12h (au 03 81 48 46 50). "On a mis en place une ligne téléphonique avec un créneau horaire dédié où les étudiants peuvent appeler. Cela leur permet d’avoir un premier échange et pour les assistantes sociales de faire une première évaluation pour savoir s’il y a urgence ou pas." 

Une convention a également été signé avec l'association Apsytude pour permettre aux étudiants d'avoir un entretien avec un psychologue. 

Création d'une plate-forme de solidarité

Les associations étudiantes ont également mis en place une communication auprès de leur promotion. "Il y a tout un ensemble d’activités pour aider les étudiants au mieux et recueillir leur problématique. Et que l’on puisse apporter des solutions pour ces étudiants" explique Quentin Génélot. "Mais il y a besoin d’une coordination pour que l'on puisse relayer le maximum d’informations aux étudiants."

C'est dans cette optique que la présidence du Crous travaille actuellement sur la réalisation d'une plate-forme sur laquelle chaque étudiant pourrait retrouver toutes les informations et les dispositifs existants."Notre vice-présidente est en train de montre une cellule de solidarité pour identifier l’ensemble des dispositifs qui viennent en aide aux étudiants et que les étudiants puissent en avoir connaissance", explique Christine Le Nohan.

270 000 d'aides de la Région 

Lors du premier confinement, le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté a débloqué une aide d'urgence de 270 000 euros pour l'aide sociale du Crous en 2020."Près de 600 étudiants ont pu en bénéficier sur la période d’avril à novembre en plus des aides que l’on a débloqué", précise Christine Le Noan. "Le Crous est moteur et derrière les collectivités s’engagent pour qu’ensemble, on accompagne nos étudiants sur tout le territoire".

La crise sanitaire, a selon elle, "continué à fragiliser une population déjà fragilisée". Entre 2019 et 2020, la proportion de demandes d'aides sociales auprès du Crous a augmenté. "On a eu plus de demandes d’aides sociales et une augmentation des montants octroyés. On voit bien qu’il y a une précarisation très forte d'une partie de la population étudiante".

Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé fin novembre une montée en puissance du dispositif d'aide aux emplois étudiants pour accompagner les "décrocheurs" pendant leurs premières années d'étude. Ils devraient être 20.000 à en bénéficier, au lieu des 1600 prévus. Ces contrats seront passés par les Crous, pour une durée de 4 mois à raison de 10 heures par semaines. 

Une rentrée très progressive sur les campus

Alors que les étudiants sont en pleine période d'examens, la rentrée sur sur les campus universitaires de la région va se faire de manière très progressive. Depuis le 4 janvier,  le retour en présentiel se met en place progressivement avec un accueil prioritaire des étudiants les plus fragiles. L'université de Bourgogne se prépare dès lundi à recevoir des étudiants par groupe de dix. "Cela va commencer réellement lundi mais cette semaine ils sont tous en examen et à distance donc pas encore sur le campus," explique Audrey Rahali, chargée des relations publiques de l'université de Bourgogne. "La rentrée pour le second semestre va se faire pour certains le 11 janvier, pour d'autres le 18 janvier.

Les étudiants dit fragilisés vont être identifiés individuellement selon les difficultés auxquelles ils sont confrontés comme l'accès à internet ou le décrochage. Ce sont les équipes pédagogiques qui vont être chargées d'identifier ces étuditans et leur proposer un retour en présentiel mais seulement pour certains cours. Les étudiants internationaux font partie de cette cible.

La semaine suivante, à partir du 20 janvier, les travaux dirigés pourront reprendre en présentiel "mais uniquement pour les étudiants de première année et dans la limite de 50% de la capacité d'accueil des salles", précise Jean-François Chanet, recteur de la région académique Bourgogne Franche-Comté. "Je souhaite que ce soit le cas pour toutes les universités mais il va falloir tenir compte de toutes les situations."

Le recteur d'académie souhaite mettre en place des zones de tests sur le campus et ce dès la fin du mois de janvier, après la fin de période des examens. "Il faut sécuriser sur le plan sanitaire et les tests vont y contribuer. D'ailleurs, l'université de Bourgogne a commencé à le faire", précise le recteur d'académie. 

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