Le secteur du bâtiment va mieux mais fait face à un nouveau handicap, le manque de main d'oeuvre qualifiée. Le président de la fédération du bâtiment de la région s'inquiète et évoque une situation potentiellement dramatique.
"Beaucoup de travail, peu de candidats", la situation dans le secteur du BTP est résumée par Maryline Eustache, responsable à l'agence PROMAN BTP, à Besançon. Dans son agence, une douzaine d'offres d'emplois ne trouvent pas preneur. Le travail proposé concerne le gros oeuvre avec le lancement des nouveaux chantiers, comme les finitions. Maçons, plaquiste, façadier sont les bienvenus.
Depuis le mois de janvier, la demande a repris dans un secteur sinistré. Entre 2008 et 2016, selon le président de la fédération du bâtiment de Bourgogne Franche-Comté, 10 000 emplois ont été perdus dans la région, des dizaines d'entreprises ont déposé le bilan. Bernard Laborey se réjouit donc de l'embellie et de la multiplication des commandes. Mais un froncement de sourcil assombrit son visage.
" On est déjà en tension du côté de la main d'oeuvre, si la demande continue on risque d'être bloqué, c'est dramatique".
Le patron a beau se gratter la tête, il ne comprend pas. " Il y a des ouvriers qualifiés inscrits à pôle emploi, mais la dernière fois, nous recherchions des maçons, sur une soixaintaine de personnes convoquées pour un entretien d'embauche, seuls six se sont présentés ! C'est catastrophique".
Pour Bernard Laborey ce n'est pas un problème de rémunération, les ouvriers qualifiés sont payés entre 1500 et 2000 euros par mois, et les chefs d'équipe plus encore. La formation alors ? La fédération met en place des stages pour les personnes intéressées, non vraiment, le président de la fédération ne comprend pas. "S'il y avait une explication, on pourrait trouver la solution".