Cancer du sein : une association de Côte-d'Or veut récupérer 10.000 soutiens-gorge pour fabriquer une banderole record

Un record pour 2021. C'est ce qu'espère réussir l'association Rose Espoir en réalisant une banderole géante faite de soutiens-gorge à Esbarres en Côte-d'Or en octobre prochain. 95 lieux de collectes ont été mis en place. L'objectif est de sensibiliser au dépistage du cancer du sein. 

Une ville entièrement traversée par une banderole de soutiens-gorge. 10.000 pour être exact. C’est bien ce qui pourrait se passer dans quelques mois, à Esbarres, en Côte-d'Or, lors de la marche annuelle de sensibilisation au dépistage du cancer du sein le 10 octobre prochain. 

Après une année 2020 faite d’annulations, de confinements et d’éloignement, l'Association Rose Espoir veut faire de 2021, l’année du défi. Si on considère qu'un soutien-gorge ouvert fait environ 50 cm de large, avec 10.000, la banderole qu’espère réaliser l’association pourrait mesurer près de 8 km. 
 

C’est la deuxième année que Rose Espoir se lance dans cette création particulière. En 2019, la banderole de soutiens-gorge, réalisée à Aubigny-en-Plaine (21), avait atteint la longueur record de 1,120 km.


Envoyés par la poste

Avec le lancement de sa collecte le 14 février, l’association a déjà pu faire parler de son défi. Et les premiers dons ne se limitent pas aux frontières du département. "On en reçoit par la poste" confie Sylvie Decupper-Delorme, coprésidente de Rose Espoir.

Il existe 95 lieux de collectes en Côte-d'Or, près de Dijon, Besançon et Beaune, notamment dans les locaux de ligue contre le Cancer et les CHU. Vingt mairies jouent également le jeu, dont celle de Beaune (la liste complète est a retrouver sur le site de Rose Espoir).

En un mois à peine, près de 1.400 soutiens-gorge ont été récupérés. Un chiffre fièrement exposé sur le compteur installé à l'entrée du village. Il reste quelques efforts à faire d'ici 8 mois pour atteindre les 10.000 pour la marche. 

"On n’est pas encore allé chercher tous les cartons", fait remarquer la présidente, qui s’attend tout de même à une belle surprise. L’attache des sous-vêtements entre eux est d'ailleurs déjà sur le point de commencer, avec un premier atelier samedi 27 mars. 

Action symbolique

"Les soutiens-gorge symbolisent le sein et celles qui en sont privées" rappelle Sylvie, elle-même atteinte d’un cancer des deux seins en 2009 et 2011. Dans 40 % des cas, la femme diagnostiquée doit subir une mastectomie.

“C’est extrêmement difficile pour une femme d’être privée de ses seins”.

Sylvie Decupper-Delorme



La banderole a donc le même objectif qu’il y a deux ans : sensibiliser le public à cette cause et récolter un maximum de fonds qui seront ensuite reversés ensuite à la recherche et l’aide aux malades. L’action sera double, puisque après la marche, l’ensemble des soutiens-gorge iront à une ONG pour être distribué dans des pays en difficulté.

 

"On est également très aidées par notre parrain Lionel Rousseau (journaliste du Bien Public) et la mairie d’Esbarres" se réjouit Sylvie. La mairie a d'ailleurs prévu l’installation de 3 soutiens-gorge géants dans la ville, quelques jours avant la marche. 

54 062 chaque année

En France, 54 062 nouvelles personnes sont atteintes chaque année du cancer du sein, et 11 900 en décèdent. Il est le plus répandu des cancers chez les femmes, bien que les hommes aussi soient touchés (1 % du nombre total de cancers du sein). Selon la ligue contre le cancer, près d'une femme sur neuf sera concernée au cours de sa vie. Une prise en charge précoce réduit les risques de métastases, et donc de décès. 

Rose Espoir existe depuis 2015. Créée par deux femmes touchées directement et indirectement par la maladie, elle a pour but de collecter des fonds pour la recherche contre le cancer du sein et le soutien aux malades. "On a de la chance de vivre en France, mais tout ce qui concerne le confort n’est pas pris en compte et coûte très cher" explique la présidente de Rose Espoir.

 
Avec le Covid, des patientes plus exposées aux risques et à la solitude

Selon l'association, le soutien moral est aussi important que le soutien financier. "L'entourage des malades n'est pas directement affecté par le cancer, c'est important de partager avec des personnes qui savent de quoi on parle" insiste Sylvie. "Nos manifestations sont toujours un lieu d’échanges". 


Activités physiques et artistiques, cercle de parole… Les associations d’aide aux malades offrent un soutien indéniable à ces femmes. Problème, avec la pandémie de Covid-19, tout, ou presque, est à l’arrêt. 

Après le deuxième confinement de novembre 2020, Ligue contre le Cancer alertait également des conséquences de la situation sanitaire sur la détection de cancer, avec entre autre des déprogrammations de rendez-vous, les retards de diagnostics et de début de traitement et le report d’interventions chirurgicales.

"La situation pourrait devenir dramatique puisque, comme le souligne le président Axel Kahn, les dizaines de milliers de cancers non détectés et non traités depuis le début de l’année pourraient représenter, si rien n’est fait, des milliers de décès d’ici la fin de l’année" signalait-elle dans son communiqué. 

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