À partir de lundi, pour circuler à Paris il sera obligatoire d'avoir collé à son parebrise une vignette Crit'Air qui classe les véhicules selon leur degré de pollution. On vous explique tout ce qu'il faut savoir sur ce nouveau macaron.
A partir de lundi, les vignettes "Crit'Air" anti-pollution seront obligatoires pour tous les véhicules motorisés autorisés à circuler à Paris, première Zone à circulation restreinte (ZCR) de France, mais les contrôles ne seront d'abord que "pédagogiques".
Pour la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, qui a fait de la lutte contre la pollution de l'air une de ses priorités, "plus de voitures égale plus de pollution, moins de voitures égale moins de pollution".
Avec l'objectif assumé de "diviser par deux" le nombre des voitures qui roulent dans la capitale et d'en bannir le diesel d'ici à 2020, Paris est une ZCR depuis le 1er septembre 2015, date à laquelle l'interdiction ne concernait que les poids-lourds d'avant 2001.
Depuis, des villes comme Grenoble ou Lyon ont adopté le dispositif, de façon plus modulée, et une vingtaine d'autres sont candidates.
Quels sont les véhicules concernés ?
A partir de lundi, dans Paris intramuros (donc hors périphérique et bois de Vincennes et de Boulogne), ce seront tous les véhicules, motos, voitures ou utilitaires, qu'ils soient immatriculés à Paris, en France ou à l'étranger, qui devront arborer la vignette ronde.Certaines catégories sont carrément interdites en journée en semaine : les véhicules particuliers immatriculés pour la première fois avant le 1er janvier 1997, les véhicules utilitaires légers d'avant le 1er octobre 1997, les deux-roues d'avant le 1er juin 2000. "Non classés", sans vignettes, ils n'ont, depuis le 1er juillet 2016, le droit de circuler que le week-end et en semaine de 20h00 à 8h00.
Pour les voitures particulières, six macarons sont prévus : vert pour "zéro émission" (véhicules électriques ou à hydrogène), puis numérotés du "1" violet (normes Euro 5 et 6 essence) au "5" gris (Euro 2 diesel).
Quels changements lors des pics de pollution ?
Pendant les pics de pollution, la circulation alternée sera remplacée par une circulation différenciée, "les véhicules les moins polluants pourront continuer à circuler quand les plus polluants devront rester au garage", dit-il."Ce que nous faisons, Berlin l'a fait depuis 2008. Près de 200 villes en Europe ont déjà mis en place ce type de zones, qui ont montré leur efficacité", précise Christophe Najdovski, adjoint EELV aux transports.
Crit'Air a été mis en place à la mi-2016 par le ministère de l'Environnement pour mise à disposition de toute commune souhaitant se déclarer en Zone à circulation restreinte. La ministre de l'Environnement Ségolène Royal a demandé aux préfets de généraliser par arrêté les règles de "circulation différenciée" d'ici au 7 avril.
Combien coûte la vignette ?
La vignette, d'un coût de 4,18 euros - "le coût de l'impression", selon le ministère - peut être obtenue sur www.certificat-air.gouv.fr.Selon le ministère de l'Environnement, 860 000 vignettes avaient été commandées à la date du 13 janvier par des particuliers en Ile-de-France, deux millions en France.
Ce sont les délais d'impression, entre commande et réception, qui justifieraient en partie la mansuétude des autorités pendant quelques mois, selon plusieurs sources. Un arrêté doit également être pris par préfecture et mairie pour mise en place de la sanction.
Mais les véhicules interdits "seront verbalisés dès lundi", a ajouté M. Najdovski.
Que risque-t-on en ne respectant pas la mesure ?
Les amendes iront de 68 à 135 euros, selon les catégories de véhicules.Quelque 600 000 véhicules roulent chaque jour à Paris, dont 100 000 camionnettes et poids-lourds et 100 000 deux-roues.
S'ajoutant aux mesures de piétonnisation qui déjà font grincer des dents, ce nouveau dispositif suscite la colère de certains. La Fédération Française des Automobilistes Citoyens (FFAC) a appelé à une manifestation dimanche à Paris pour dénoncer le "trop peu d'effets" contre la pollution d'une mesure qui "pénalise les plus modestes".
Avec : Paul-Antoine Jullien, exploitant Taxi fret de l'Yonne