Les centres d'appel du Samu de l'Yonne et la Nièvre sont menacés de disparition. Alors que la polémique sur le fonctionnement des centres d'appel a été lancée avec l'affaire Naomi Musenga à Strasbourg, un élu de l'Yonne a récemment interpellé le Premier ministre pour envisager une autre solution.
Le Service d'aide médicale urgente (Samu) de l'Yonne traite 140 appels par jour, soit un appel toutes les 7 minutes. Les contacts entre les équipes du Samu et celles des pompiers sont très réguliers.
Pour une meilleure prise en charge, le président du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) propose de réunir les deux plateformes en une seule. Une solution qu'il juge plus efficace qu'un centre 15 unique à Dijon, comme le prévoit l'Agence régionale de santé (ARS).
"Vous avez des gens qui sont souvent affolés. Plus c'est grave, plus les gens sont affolés, détaille Christophe Bonnefond, le président du SDIS de l'Yonne. Donc il faut prendre du temps pour les calmer, pour comprendre qui ils sont, quelle est l'urgence et où ils sont."
Le 'où ils sont' a tout son impact puisque les pompiers connaissent très bien le territoire. Les gens du Samu qui vont sur le terrain connaissent très bien le territoire.Si demain, les appels sont traités à 200 kilomètres d'ici, les gens ne connaîtront plus du tout le territoire.
Le projet de réunion Samu et pompiers en une seule plateforme départementale va dans le sens des déclarations faites par le président de la République en octobre dernier.
"Nous avons besoin de plateformes communes, de simplifier les choses, indiquait alors Emmanuel Macron. Des innovations ont été faites sur certains territoires. Des centres communs ont émergé dans une quinzaine de départements. Je souhaite que nous puissions aller plus loin."
Courrier à Édouard Philippe
Une option que l'ARS a visiblement écarté. En réponse au projet régional de santé, Christophe Bonnefond a décidé d'adresser un courrier au Premier ministre où il propose de supprimer la plateforme régionale de Dijon."Dans les grandes métropoles, ils ont tout. Ils ont les transports, les médecins généralistes, les spécialistes, les urgentistes. Ils ont tout", énumère le président du SDIS.
"S'ils veulent vraiment à tout prix faire des grands call-center régionaux, qu'ils aient le courage de les supprimer dans les CHU [centres hospitaliers universitaires] et de les faire dans les départements, dans les villes préfectures où il n'y a pas de CHU. Ça permettrait de faire un certain rééquilibrage des territoires au niveau médical."
De son côté, l'Agence régionale de santé prévoit toujours de délocaliser à Dijon le centre 15 de Nevers dès l'automne prochain. Celui d'Auxerre devrait connaître le même sort d'ici 2020.