Petit retour en arrière : quand les records de chaleur ont-ils été atteints ? Et à combien ? Claude Gresset-Bourgeois, de Météo France, a consulté les archives qui commencent en... 1865 ! Le record à Besançon ? il a fait 40,3° en juillet 1921. Tous les chiffres et les dates...
La notion de canicule est précise : il doit faire très chaud dans la journée, au moins 30°, mais que surtout les températures la nuit ne descendent pas en dessous de 20°. Passé ce préambule, regardez ces quelques chiffres : c'est étonnant et vous pourrez briller devant vos amis...
Voici ce que Claude Gresset-Bourgeois a trouvé :
Séquence d’au moins 10 jours consécutifs avec des températures de plus de 30°C
En 1911 : débutant le 21/07 et finissant le 15/8 soit 26 jours (max 36.8°C le 29/07/1911)
En 1947 : débutant le 23/07 et finissant le 4/8 soit 13 jours (max 36.2°C le 29/07/1947)
En 1976 : débutant le 22/06 et finissant le 6/07 soit 15 jours (max 33.8°C le 30/06/1976)
En 2003 : débutant le 02/08 et finissant le 14/8 soit 13 jours (max 38.3°C le 12/08/2003)
En 2006 : débutant le 11/07 et finissant le 27/07 soit 17 jours (max 35.5°C le 25/07/2006)
Claude Gresset-Bourgeois raconte que "Le seuil des 30°C n’ a pas été atteint tous les ans. Sur les 130 étés , le seuil de +30°C n’a pas été atteint 5 étés". On a du se geler ces étés-là !
Si on regarde les températures minimales quotidiennes d'au minimum 20° la nuit : on en a sur 41 jours. Le climatologue est précis !
Avec 5 séquences d’au moins 2 jours :
les 4 et 5/07 /1905 avec 20.5 et 20.2 °C
les 5 et 6/07 /1952 avec 21.8 et 21.0 °C
les 26-27 et 28/07/1983 avec 20.3, 21.8, et 20.3°C
Les 5- 6-et 7 /08/2003 avec 21.3,21.8 et 22.6°C ( Cet été-là, au cours de 8 nuits, la températures n'est pas descendu en dessous des 20°)
les 26-27 et 28/07/2006 avec 20.2, 21.2, et 20.2°C
Et toujours dans un souci de précision, Claude Gresset-Bourgeois a comptabilisé les journées avec des températures maximales dépassant 36°C à Besançon depuis 1885 !
Le record, c'est 40,3° le 28 juillet 1921...
Date Valeur
17/08/1892 36,2
23/07/1911 36,5
24/07/1911 36,2
29/07/1911 36,8
30/07/1911 36,5
10/08/1911 36,1
13/07/1921 36,2
26/07/1921 36,8
27/07/1921 37,6
28/07/1921 40,3
02/08/1921 36,4
23/07/1929 36,0
18/08/1943 37,0
23/08/1944 36,3
29/07/1947 36,2
01/07/1952 36,4
02/07/1952 36,2
18/07/1964 37,0
22/07/1983 36,1
31/07/1983 38,8
03/08/1986 36,8
11/08/1998 36,1
04/08/2003 36,9
05/08/2003 37,6
06/08/2003 37,5
07/08/2003 38,2
08/08/2003 37,9
09/08/2003 38,2
10/08/2003 37,5
11/08/2003 36,8
12/08/2003 38,3
13/08/2003 37,8
20/08/2009 36,0
Les plus anciens se souviennent de la canicule de 1976. L'addition a été douloureuse puisque les contribuables ont dû payer "l'impôt sécheresse" pour venir en aide aux agriculteurs. Et l'été de 2003 reste aussi dans les mémoires : grosses chaleurs, grands feux dans le Sud de la France et surtout un nombre élevé de décès parmi les personnes âgées : au moins 15 000 morts, dus directement ou indirectement à la canicule.
Voici un rappel des dernières grandes canicules :
De fin juin à la mi-juillet, tous les records de chaleur sont battus. Il faut remonter jusqu'en 1921 pour trouver de semblables conditions climatiques.
En termes d'impact sanitaire, une vingtaine de départements voient leur mortalité s'élever de près de 10%, selon Météo-France.
Depuis l'hiver, la France a souffert d'un déficit pluviométrique dont les conséquences sur l'agriculture sont désastreuses. L'indemnisation des victimes de la sécheresse, qui s'élève à 6 milliards de francs (près d'un milliard d'euros), est financée
en partie par une majoration exceptionnelle de l'impôt sur le revenu que l'on appelle "l'impôt-sécheresse".
1983
Une vague de chaleur intense dure du 9 au 31 juillet. Des pics ont été enregistrés le 11 juillet à Nantes et Cognac (36°) et à Carcassonne (35°). A Paris il fait 33°.
La surmortalité sur l'ensemble de la France s'élève à 4.700 cas pour juin et juillet dont 300 décès dans la seule région de Marseille, imputables directement ou indirectement à la chaleur (Météo-France/Inserm).
2003
La canicule fait 15.000 morts entre le 4 et le 18 août, particulièrement dans la région Centre et en Ile-de-France (Météo-France/Inserm). Sur l'ensemble de l'été 2003, le nombre des morts dus aux fortes chaleurs a atteint 19.490 (20.089 en Italie),
selon une étude bilan de 2007 (Inserm). L'été 2003 est le plus chaud jamais observé depuis le début de la mise en place
d'un réseau d'observation en France. Des records sont enregistrés à Toulouse, Bordeaux, Limoges et Montauban, dépassant les 40 degrés le 4 août.
La chaleur met en évidence des dysfonctionnements des services de santé en août et l'isolement des personnes âgées, principales victimes de la canicule. L'urgentiste Patrick Pelloux dénonce le 10 août la gestion de la canicule dans les hôpitaux et le 18, le directeur général de la Santé, Lucien Abenhaïm, dont les services sont mis cause par le ministre, Jean-François Mattei, pour "ne pas avoir alerté à temps", doit démissionner.
Le ministre lui-même sera remplacé en mars 2004 par Philippe Douste-Blazy qui met en place le "plan canicule", effectif au niveau 1 (veille sanitaire) chaque année à partir du 1er juin. Il comporte trois niveaux de gravité et vise à protéger
particulièrement les personnes âgées, les handicapés, les sans domicile fixe, et les très jeunes enfants.
2006
La vague de chaleur, qui dure du 10 au 28 juillet, se situe au deuxième rang des plus sévères observées en France depuis 1950, après celle de 2003 (Météo-France).
La basse vallée du Rhône est la plus affectée. La mer atteint 30 degrés à Marseille. La chaleur aurait entraîné une surmortalité de plus de 2.000 décès en France (Météo-France/Inserm).