Est-ce vraiment la fin du Festival du Mot qui se tient tous les ans à La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre ? C’est en tous cas ce qu’annonce l’association Mot et Mots qui a créé cet événement culturel et qui le dirigeait depuis treize ans.
S’amuser avec les mots, telle est la philosophie de ce rendez-vous où le grand public croisait des artistes, des écrivains, des poètes, des chercheurs, etc. Des milliers de visiteurs ont assisté aux lectures et aux conférences, participé aux ateliers, expositions, discussions et autres animations où pédagogie et loisirs se mêlaient… A chaque édition, un mot de l’année était désigné par les internautes et un jury de professionnels ( journalistes, écrivains et spécialistes de la langue française).
Mais, malgré son succès, la manifestation connaissait des problèmes budgétaires.
"À l’aube de sa 14e édition, le Festival du Mot se trouve en bien mauvaise posture financière", avaient annoncé les organisateurs. Ils disaient subir "le résultat d'une conjoncture clairement peu favorable au financement de la culture, mais aussi de deux coupes successives dans les financements qui nous étaient promis". Un appel aux dons avait été lancé.
Pourquoi un mot de la fin si brutal ?
Cependant, c’est une raison autre que financière qui est avancée par l’association Mot et Mots qui se dit "contrainte de mettre un terme au Festival du Mot" à la Charité-sur-Loire.
"Le nouveau directeur de la Cité du Mot, nommé en janvier dernier, souhaite prendre la direction ainsi que la direction artistique d’un Festival qui est nôtre. Nous considérons qu’il n’est pas acceptable d’être ainsi dépossédés de notre programme après qu’à deux reprises la mise en œuvre de notre projet de Cité du Mot nous a été refusée par les tutelles publiques", déclare l’équipe organisatrice du Festival du Mot qui est composée de Marc Lecarpentier, Valérie Moy et Aurélie Passerel.
"C’est avec dépit que nous avons pris cette décision au regard de l’investissement sans faille des bénévoles, de l’implication passionnée des artistes et invités de tous horizons, et de la reconnaissance d’un public toujours plus curieux.
C’est avec tristesse que nous mettons un terme à cette complicité qui s’est créée au fil du temps autour de ce Festival joyeux, exigeant et éclectique qui a su conjuguer légèreté et réflexion", disent-ils.