L'arrivée de la canicule inquiète dans les Ehpad déjà confrontés au Covid-19

Le thermomètre va dépasser les 35 degrés en Franche-Comté à partir de vendredi 7 août. Cet épisode de canicule inquiète dans les maisons de retraite où l'épidémie de Covid-19 a déjà provoqué de nombreux décès. 

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Après le Covid-19, la canicule. Pire même, l'épidémie et la vague de chaleur vont se cumuler. Alors que le nombre de cas positifs de coronavirus remonte en France, Météo-France annonce un épisode de canicule avec plusieurs jours au-delà de 35 degrés prévus en Franche-Comté à partir du 7 août. Les maisons de retraite, qui ont déjà enregistré de nombreux décès depuis le début de l'épidémie de Covid-19 en mars, se préparent donc à protéger leurs résidents de la chaleur, tout en continuant à respecter les mesures barrières pour éviter un retour du virus. 

Pour aider les Ehpad à ne pas perdre la tête, le ministère de la Santé a envoyé aux établissements une liste de conseils à suivre. Il avertit en premier lieu qu'un coup de chaleur peut s'ajouter à une infection par le Covid-19. "La déshydratation, déjà fréquemment associée à l’infection par le Covid-19, ne pourrait être qu’aggravée par un contexte de vague de chaleur. Un coup de chaleur peut se surajouter à l’infection par le Covid-19 (...) Mais il est aussi possible qu’une personne ne soit atteinte que par une seule de ces pathologies", note ainsi le ministère de la Santé. 
 


Bannir le paracétamol

Dans les Ehpad, le premier enjeu sera donc de tester très vite tout cas suspect pour ne pas se tromper de diagnostic. Jean-Charles Rizzone, le directeur de l'Ehpad La Retraite à Besançon, estime que ses équipes sont bien rôdées après plusieurs mois d'épidémie de coronavirus. "Nous avons un partenariat avec un laboratoire d'analyse. Nous pratiquons très régulièrement des tests PCR. Pour un résident symptomatique d'une hyperthermie, qui peut être la cause d'un coup de chaud ou du Covid-19, nous l'isolerons avant de le tester".

Question médicament, le ministère de la Santé conseille de ne pas utiliser de paracétamol, fréquemment utilisé à visée symptomatique dans l’infection par le Covid-19 mais qui est contre-indiqué en cas de coup de chaleur car inefficace et potentiellement délétère. 


Les climatiseurs dans le viseur

Sur le terrain, l'inquiétude est réelle chez les personnels soignants, déjà épuisés par la lutte contre l'épidémie. "Nos équipes sont un peu plus sous tension en ce moment, témoigne Romuald Vivot, chargé de communication de l'Ehpad du Larmont, 250 résidents, dans le Doubs. Mais ils ont surtout peur d’une deuxième vague de l’épidémie. Les agents commencent à être habitués des épisodes caniculaires. Ils savent ce qu’il faut faire. Mais à cela s’ajoute les gestes barrières, qui sont répétés au quotidien depuis le début de l’épidémie."
 

"Le ventilateur doit être stoppé avant qu’une autre personne n’entre dans la pièce".

Le ministère de la Santé


À l'intérieur des Ehpad, un objet est notamment au centre des méfiances : le climatiseur. Depuis le début de l'épidémie, les climatiseurs ne sont plus allumés en présence de plusieurs résidents de peur qu'ils brassent le virus. En cas de canicule, le ministère de la Santé conseille l'utilisation de climatiseurs pour rafraîchir les espaces intérieurs mais prévient que "le ventilateur doit être stoppé avant qu’une autre personne n’entre dans la pièce". Plus embêtant, "dans les espaces collectifs de petit volume, clos ou incomplètement ouverts, l’utilisation de ventilateur à visée de brassage de l’air est contre-indiquée dès lors que plusieurs personnes sont présentes dans cet espace, même porteuses de masques". 

Comment faire alors pour éviter que la température s'affole et mette en danger les résidents des maisons de retraite ? "On aère très tôt le matin et en journée on installe par roulement les résidents dans des pièces rafraîchies", avance la direction de l'Ehpad L'Eclaircie à Equevillon dans le Jura. 


​​​​​​​"Le risque 0 n’existe pas"

Dans les prochains jours, les équipes des Ehpad vont autant surveiller la hausse du thermomètre que les derniers chiffres de l'épidémie de Covid-19. "Ce qui inquiète notre personnel, c'est d'avoir un nouveau cas positif avec la remontée du virus", glisse Jean-Charles Rizzone, dont l'établissement a enregistré plusieurs décès lors du pic de l'épidémie. Dans le Larmont, Romuald Vivot admet que bien que fatiguées, les équipes sont prêtes à faire face à la vague de chaleur. "Nous avions déjà prévu l’achat de ventilateurs supplémentaires en mai dernier. Mais le risque 0 n’existe pas", conclut-il.
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