Coronavirus : le casse-tête des stages de fin d’étude

Indispensables pour valider une année scolaire ou pour la poursuite d’études, les stages de fin de formation de nombreux jeunes ont été écourtés, reportés voire annulés en raison de la crise sanitaire.

Pour certains, c’est l’occasion de vivre une première expérience professionnelle. Pour d’autres, c’est un moyen de commencer à se positionner dans la vie active. Le stage de fin d’étude ne conclut pas seulement une année, il permet de s’insérer - même brièvement - sur le marché du travail. Mais cette année, beaucoup de jeunes n’auront pas l’occasion de vivre pleinement ce passage. Des stages sont transformés en télétravail, repoussés voire annulés à cause de la crise sanitaire.

Amandine, étudiante en master 1 information-communication à l’Université de Bourgogne, devait justement effectuer un stage au service communication du centre hospitalier de Semur-en-Auxois. "Pendant le confinement, on a beaucoup échangé avec la tutrice en entreprise. Elle m’a dit que c’était impossible de faire du télétravail." La jeune femme pourra finalement commencer le 2 juin et faire trois mois de stage, comme prévu. Elle se dit "rassurée".

Stages en télétravail

Tout comme Amandine, le stage de Daphné* dans un club de football professionnel de la région était signé depuis novembre. Cette étudiante en licence pro dans un IUT (Institut universitaire de technologie) de Bourgogne était alors "contente parce que c’est assez difficile de trouver un stage rémunéré de trois mois."

Elle aurait initialement dû l'effectuer d'avril à juin. "À partir du moment où on a commencé à parler de coronavirus et quand il y a eu le confinement, j’échangeais assez souvent avec mon tuteur en entreprise. On attendait sans trop savoir. On a repoussé la date à plusieurs reprises en faisant des avenants. Eux aussi étaient dans l’attente parce que toutes les compétitions ont été annulées, il n’y avait plus de match et ça a pris du temps avant qu’ils ne le sachent."

La jeune femme a alors trouvé un autre stage, "mais ça n’a duré qu’une semaine. Il s’est très mal passé." Daphné a voulu retenter sa chance dans son entreprise de départ. "Ils ont décidé de me prendre six semaines en télétravail, même s’ils n’y étaient pas favorables au départ. Du coup, toutes les missions ont été revues. Je devais faire du terrain, de la photo, organiser des événements… Là, je travaille pour leur site internet et on prépare la saison prochaine."

Si son télétravail se passe bien, Daphné se pose néanmoins des questions sur cette année universitaire si particulière. "Je me dis que notre diplôme n’aura peut-être pas la même valeur parce qu'il n’y aura pas beaucoup d’échec cette année…"

Une rémunération affectée

La situation oblige certains étudiants à revoir leurs projets. Des universités proposent ainsi de décaler les stages cet été. Ce qui complique les choses car repousser les stages, et donc les soutenances, rend plus difficile la demande de contrats en alternance ou de poursuite d’études pour septembre. Cela empêche aussi de pouvoir avoir un job d'été durant cette période si propice.

La question de la rémunération est justement un sujet qui importait à Daphné. Du fait de son stage raccourci à six semaines, son entreprise n’est plus obligée de la rémunérer, l’obligation de gratification prenant effet à compter de deux mois consécutifs. Afin de soutenir les étudiants qui n’ont pas pu effectuer leur stage obligatoire gratifié ou qui auraient perdu leur job étudiant, les Crous (centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) ont mis en place une aide de 200 € sur demande.

Des organismes de formation dans le flou

Pour Daphné, la période n’a pas été facile à vivre, d’autant plus que son institut de formation naviguait aussi à vue. "Notre IUT ne nous tenait pas vraiment au courant. Les informations n’étaient pas claires. L’Institut était aussi perdu", raconte-t-elle.

Une fois le stage possible, il faut encore écrire son rapport et passer une soutenance. "Je vais essayer de terminer mon rapport de stage avant le mois de juillet", explique Amandine, "sinon je devrais attendre septembre pour le soutenir [à l'oral] et valider mon année." Pour les étudiants qui n’auraient pas pu faire de stage, sa formation propose une alternative : rendre un écrit sur leur projet professionnel. Une manière décidément bien particulière de terminer leur année pour ces jeunes de la "promotion coronavirus'".


* Le prénom a été modifié à la demande de l’étudiante.
 
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