Pierre Pribille, directeur de l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne Franche-Comté a dévoilé un premier bilan des victimes du coronavirus hors hôpitaux. Voici ce qu'il faut retenir de la conférénce de presse de l'ARS ce vendredi 3 avril.
217 décès hors hôpitaux dans les Ehpad et établissements médico-sociaux
L’Agence Régionale de Santé de Bourgogne Franche-Comté a dévoilé ce vendredi 3 mars, les premiers chiffres concernant les décès hors hôpitaux, dans les établissements de santé.
285 établissements de santé dans la région ont signalé des cas de coronavirus, dont 173 établissements de type Ehpad. Dans tous ces établissements, il y a eu 2.600 cas positifs ou suspects de Covid-19. On déplore 217 décès, ils se sont produits principalement en Ehpad a confirmé Pierre Pribille, directeur de l’Agence Régionale de Santé.
« Dans ces établissements médicaux sociaux, il y a des professionnels de santé dont c’est le métier. Notre mobilisation est d’appuyer ces professionnels quand ils sont en limite de ressources » a expliqué Pierre Pribille. Les Ehpad ont donc bénéficié de matériels médicaux, de conseils sur la prévention des infections, de conseils en soins palliatifs, en soutien psychologique, des appuis également en ressources humaines avec des renforts. 1500 personnes se sont portées volontaires. 110 personnes sont en renfort dans 60 établissements qui en ont fait la demande.
« Un grand nombre d’établissements sont confrontés au covid-19. La plupart y font face. Un certain nombre d’établissements rencontrent des difficultés car ils cumulent des malades parmi les résidents et les soignants, ces établissements bénéficient d’un appui particulier » a précisé le directeur de l’ARS.
L’ARS rappelle que tous les soignants en Ehpad bénéficient de tests de dépistage afin de savoir s’ils peuvent continuer à travailler. Concernant les malades en Ehpad, après trois tests positifs de covid-19 dans un établissements, on considère que les autres malades ayant des symptômes covid-19 sont atteints par le virus.
265 personnes sont en réanimation
La croissance du nombre de patients graves se poursuit. On enregistre 303 décès en milieu hospitalier ce vendredi 3 avril. 1028 malades Covid-19 sont hospitalisées dont 265 en réanimation. « C’est le baromètre de l’extrême tension sur notre système hospitalier » explique Pierre Pribille, le directeur général de l’ARS. En temps normal, 200 places sont disponibles dans les services de réanimation de la région.
Grace à la mobilisation de l’ensemble des établissements publics et privés, « nous sommes capables de prendre en charge près de 300 patients Covid en réanimation. Nous travaillons à pouvoir atteindre 350 places. » Il faut ajouter à cela les patients qui sont habituellement accueillis en réanimation. « Au total, le nombre de places en réanimation a plus que doubler ! » remarque le directeur général de l'ARS.
Le pic de l’épidémie espéré en début de semaine prochaine
La situation serait beaucoup plus difficile sans le transfert de 50 patients vers d’autres régions. L’ARS souligne les « premiers signes positifs de ralentissement de la croissance de nouveaux cas admis en réanimation ». Le Pic de l’épidémie « qui pourrait ressembler à un plateau » en Bourgogne-Franche-Comté pourrait être atteint en début de semaine prochaine. Si ce n’était pas le cas, d’autres transferts de malades seraient nécessaires.
Dans la région, 835 patients sont sortis d’hospitalisation.
Une mobilisation des établissements publics et privés
« Toutes les cliniques qui ont des capacités de chirurgie ont été intégrées au dispositif » remarque l’ARS. Dans ces établissements, les personnels (réanimateurs-anésthésistes, infirmiers-anésthésistes,….), les locaux et le matériel (respirateurs,… ) ont permis la création de nouvelles places, voire parfois de services entiers de réanimation. Cette mobilisation a pu prendre 3 formes :
- Des réanimation Covid : les cliniques accueillent des patients atteints du Covid en réanimation. C’est le cas de la clinique Saint-Vincent à Besançon.
- Des réanimations non-covid : les cliniques accueillent en réanimation les patients « non-covid » pour soulager les services de réanimation des hôpitaux. C’est le cas dans l’agglomération dijonnaise
- Des cliniques fermées : la clinique ferme complètement. Son matériel et ses personnels sont redéployés dans l’hôpital le plus proche. C’est le cas de la clinique Saint-Martin à Vesoul.