L'épidémie bouleverse l'organisation des funérailles. Pour les familles des défunts c'est un déchirement supplémentaire, pour les professionnels l'absence de masque, et l'impossibilité de faire respecter les consignes rend les conditions de travail très difficiles.
"Comment voulez-vous empêcher les embrassades ? "Ils sont parfois soixante dans le funérarium, faire respecter les consignes, pour Thierry Jacquot, responsable d'une entreprise de pompes funèbres à Valdahon, c'est une démarche très difficile. Bien sûr, les règles sont rappelées, pas plus de 20 personnes au total, deux à trois auprès du cercueil, mais pour ce gérant, le mieux serait sans doute de fermer complètement les funérariums et les accueils.
D'autant que les secrétaires qui sont en première ligne avec les familles, y compris celles qui ont perdu un proche du coronavirus, n'ont aucune protection. "Nous n'avons pas reçu de masques, nous manquons de masques intégrales, de combinaisons de protection, j'ai passé de nombreux coups de téléphone, j'espère être livré", poursuit Thierry Jacquot.
Pour les familles, c'est vraiment très difficile, dans les cas avérés ou suspects, la mise en bière est immédiate, les proches ne peuvent plus revoir leur défunt. Avec les mesures de confinement, les crématoriums sont fermés au public. Les cérémonies sont aujourd'hui limitées aux plus proches parents. Sur France 2, mardi 17 mars, le premier ministre Edouard Philippe l'a rappelé "ce que je vais dire est terrible à entendre " mais il est interdit de se rendre à un enterrement.
Pour les musulmans aussi les adieux au défunt sont bouleversés. En cas de décès dû au coronavirus, il n'y a pas de toilette funéraire, le défunt est placé dans une housse spéciale. Selon un responsable de pompes funèbres musulmanes à Besançon, la loi islamique le permet en cas de pandémie. Ce qui est plus compliqué encore, c'est pour les rappatriements à l'étranger. Il n'y a plus que des départs en avion cargo depuis Orly, et ce n'est pas tous les jours. Les défunts sont mis en bière puis acheminer à l'aéroport, ensuite, arrivés sur place, ils sont emmenés directement au cimetière. Comme en France, en Algérie, au Maroc ou encore en Tunisie, toutes les mosquées ont fermé leurs portes.
Toutes ces mesures peuvent encore évoluer, au diocèse, comme dans les pompes funèbres, on rappelle que les directives changent tous les jours.