Depuis mardi 17 mars, gendarmes et policiers effectuent des contrôles et dressent des amendes pour faire respecter le confinement contre la propagation du Covid-19. Dans le pays, certaines villes ont imposé un couvre-feu. Les maires Bourguignons, eux, ne l’ont pas encore décrété.
Déjà réélus au premier tour, en ballotage ou battus, les maires de la région sont une nouvelle fois sollicités pour gérer l’épidémie au niveau local. Face à l’expansion du coronavirus, ils sont les premiers interlocuteurs d’une population inquiète et parfois isolée.
"La question ne se pose pas pour le moment" - Gilles Platret
A Chalon-sur-Saône, le maire Gilles Platret (LR) estime que la question du couvre-feu ne se pose pas pour le moment. « J’ai pris vendredi dernier un arrêté très restrictif pour la circulation sur toutes les promenades, parcs et jardins de Chalon et cela a permis de limiter les stratégies de contournement du confinement ».
Par ailleurs, l’élu rappelle « dès que la nuit est tombée, les polices nationale et municipale contrôlent systématiquement toutes les personnes à pied et en voiture qu’elles croisent dans la ville ».
Des contrôles qui ont une vertu pédagogique selon Marie-Claude Jarrot (LR). La maire Montceau-les-Mines constate que « les actions de la police nationale et municipale suffisent, pour le moment, à maintenir le respect des règles en vigueur ». Pour l'instant, pas question de couvre-feu dans sa commune.
Des élus qui ne ferment pas la porte au couvre-feu
La plupart des maires de grandes villes de la région ne sont pas, par principe, opposés à la question du couvre-feu à l’image de la maire de Sens Marie-Louise Fort (LR) qui étudie la question : « je me laisse la possibilité de le mettre en place si les rapports nocturnes de la police me font penser que cela peut être nécessaire ».
A Dijon, la situation est calme et les consignes sont globalement respectées selon la municipalité. Le maire François Rebsamen (PS) pourrait, tout de même, envisager un couvre-feu « si la situation le nécessitait, en accord avec le préfet, le DDSP et en coordination avec les autres maires de la métropole ».
Même son de cloche du côté de Nevers, où le maire Denis Thuriot (LREM) n'a pas décidé de couvre-feu. « Je ne juge pas le confinement insuffisament respecté. Sur la base des constats que j'ai pu faire à Nevers, en lien avec les services de police, j'estime que l'interdictionde se déplacer et de se réunir suffit ». Et d'ajouter prudemment : « Si la situation devait évoluer, je revverais ma décision. Je fais pour le moment confiance au civisme des habitants ».
Notez en revanche que dans le Jura, sur la commune de Saint-Claude, le couvre-feu décidé prendra effet à compter de ce mardi 24 mars et sera effectif de 21 h à 5 h du matin.
Des pouvoirs de police étendus pour les maires
Désormais, le pouvoir de police des maires est élargi grâce au vote d’une loi en urgence. Les polices municipales peuvent ainsi verbaliser les infractions liées au confinement. Mais certains maires souhaitent aller plus loin en instaurant un couvre-feu. C’est le cas dans plusieurs villes du pays mais en Bourgogne les élus ne l’ont pas encore appliqué.
Pas d’opposition du gouvernement au couvre-feu
Ce lundi 23 mars, le Premier ministre a exclu des mesures de couvre-feu à l'échelle nationale mais Edouard Philippe n'a pas exclu de le faire « là où la situation sanitaire l'impose ». Pour le moment, décidées par les préfectures ou les mairies, souvent pour une période allant de 20-22 heures le soir jusqu'à 5-6 heures le lendemain matin, les mesures concernent essentiellement des villes du sud de la France ou du nord-est, l'une des régions les plus touchées par l'épidémie.