Côte-d'Or : les inspecteurs du permis de conduire en grève

Ce jeudi 17 juin, les inspecteurs du permis de conduire de Côte-d'Or du syndicat Unsa-Saneer sont en grève. Ils s'opposent à des réformes et préconisations portée par la Délégation de la Sécurité Routière. 

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Ce jeudi 17 juin, huit des dix inspecteurs du permis de conduire de Côte-d’Or sont en grève, en réaction à des préconisations de la Délégation de la sécurité routière. Des préconisations qui ne sont pour la plupart, pas encore actées et qui viseraient à répondre à la pénurie des inspecteurs.

Au début de mois de juin, ce sont les moniteurs d'auto-écoles de Saône-et-Loire qui dénonçaient le manque d'inspecteurs, face à une demande d'examen de plus en plus forte. Christian Simon, moniteur d'auto-école à Chalon-sur-Saône, doit présenter 70 de ses élèves au permis de conduire cet été. « Il y a deux places. On est dix-sept écoles, positionnées sur ces deux places. C’est de la folie ! » confiait-il alors. 

C’est le début de la privatisation.

Laurent Lagarde, du syndicat Autonome National des Experts de l’Éducation Routière

Des examens sans inspecteurs

La première bataille menée par les grévistes porte sur les épreuves hors circulation des poids lourds pour les titres professionnels. Ces épreuves seront évaluées dès le 1er septembre prochain par un jury et non plus par les inspecteurs. « C’est le début de la privatisation. Ils font ça pour nous retirer de cette mission et nous ramener sur des examens du permis de conduire » avance Laurent Lagarde, délégué régional en Bourgogne-Franche Comté à l’Unsa-Saneer (Syndicat Autonome National des Experts de l’Éducation Routière).

« Ce serait des agents de la Poste, détachés par le Ministère de l’Intérieur. Ils auraient une formation et prendraient notre place » ajoute Laurent Lagarde, qui doute de l’impartialité d’un jury. « Le jury sera choisi et payé par le centre de formation. Alors que nous, nous sommes indépendants. Le centre de formation ne nous choisit pas, nous sommes plus neutres » argumente l’inspecteur du permis de conduire. Sa crainte est d'arriver à terme à un démantèlement de ce service public. Pour Laurent Lagarde, la seule solution serait de recruter plus d’inspecteurs afin « d’éviter d’embaucher des agents de droit privés. »

Bientôt une centralisation des lieux d'examens ? 

Le représentant syndical dénonce également une possible centralisation des lieux d'examens. "Ils voudraient arrêter de faire passer des permis dans les centres dit "secondaires" et pour seulement les faire passer dans les centres principaux. En Côte-d’Or, ils sont à Dijon et à Longvic. Donc l’IGA [Inspection générale de l'administration, ndlr] veut faire déplacer les gens, mais ça c’est inconcevable" fulmine Laurent Lagarde. Si cette mesure est mise en place, tous les permis du département se dérouleraient donc dans ces deux villes. Selon le syndicat Unsa-Saneer, cette mesure permettrait aux inspecteurs de moins se déplacer et ainsi créer plus de créneaux pour le passage de permis de conduire. Mais il aurait de gros inconvénients pour les candidats au permis éloignés de l'agglomération dijonnaise. "Un centre de conduite de Châtillon-sur-Seine devrait prendre trois heures pour venir s’entrainer sur Dijon parce que l’examen du permis se passerait là » constate l’inspecteur.

Il y a de plus en plus de candidats au permis qui ne connaissent pas le code de la route.

Laurent Lagarde, inspecteur du permis de conduire.

Des candidats mal formés? 

D'après Laurent Lagarde, l'augmentation de la demande de passage de permis de conduire est liée à une baisse de la qualité de la formation. « Il y a de plus en plus de candidats au permis qui ne connaissent pas le code de la route, donc il y a plus d’échec. On va donc avoir des candidats qui vont le repasser deux ou trois fois et qui prennent donc plusieurs places d'examens » se désole Laurent Lagarde. Selon lui, l'apprentissage du Code de la route, désormais réalisé en ligne, ne serait pas suffisant. Les élèves seraient envoyés trop tôt à l'examen du permis. 

Les grèvistes promettent néanmoins une suspension de leur travail pendant une seule journée, afin de « ne pas trop annuler d’examens de permis de conduire », selon le syndicat Unsa-Saneer. Les inspecteurs de Côte-d’Or espèrent pouvoir ainsi lancer un dialogue avec la Délégation de la Sécurité Routière.

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