A Agrosup Dijon, des ingénieurs testent actuellement des variétés de blé anciennes et modernes face à l'utilisation d'engrais et de pesticides. Quelles sont les variétés qui s'adaptent le mieux, lesquelles seraient le plus rentables?
Les scientifiques s’intéressent de près aux diverses variétés de blé. Agrosup Dijon mène des expériences, grandeur nature, afin de faire des comparaisons sur des parcelles où sont cultivées des espèces modernes et anciennes.
Certaines ont reçu des intrants (c'est à dire des engrais, des pesticides et des herbicides). D'autres, au contraire, ont été livrées à elles même.
Si les variétés anciennes ont su s'adapter à toutes les situations, les blés « nouvelle génération » ont plutôt souffert de cette expérience. Depuis les années 50 on a cherché avant tout le rendement. De nombreux produits chimiques ont été introduits pour lutter contre les aléas naturels et faciliter la mécanisation des récoltes. Conséquences : les variétés de blé sont devenues standardisées.
Sans intrants, les variétés anciennes sont plus résistantes, se développent mieux et le ol redevient « vivant ». En laboratoire, on peut constater que les racines de ces épis de blé sont sont truffés de champignons.
Ces champignons forment des structures qui stabilisent le sol. Les engrais peuvent les faire disparaître et donc avoir au final un effet négatif.
Des blés plus naturels s'adaptent mieux à leur milieu, mais qu'en est-il de leur qualité? Réponse dans quelques mois : l'analyse des grains de blé est prévue pour septembre.
Reportage : Safar Baroud et Typhaine Pffeifer
Montage : Pascal Rondi
Avec
- Eric Pimet, Technicien - Agrosup Dijon
- Manuel Blouin, Professeur d'agroécologie - INRA/Agrosup/Université de Bourgogne
- Tiffany Raynaud, Etudiante à l’Université de Bourgogne