Tous les moyens sont mobilisés pour lutter contre le gel qui a déjà fait de gros dégâts ces derniers jours dans le vignoble français. Parmi ces moyens, l’hélicoptère. L’un a été utilisé pour la 1ère fois au-dessus d’une vigne de grand cru Corton-Charlemagne.
La technique de l’hélicoptère n’est pas nouvelle.
Elle a déjà été utilisée cette année en Touraine. 14 appareils ont été mobilisés dans cette région viticole pour contribuer à la lutte contre le gel qui menace les vignes. Les appareils brassent l'air au-dessus des vignes et rabattent vers le sol l'air plus chaud situé à faible altitude. Le coût d'intervention des hélicoptères est de 200 à 250 euros par hectare et par intervention, selon Damien Delecheneau, le président de l'appellation Montlouis-sur-Loire. "C'est une formule qui évite de faire un investissement lourd de départ comme dans le cas d'éoliennes antigel" qui coûtent entre 30.000 et 40.000 euros pièce, souligne-t-il.Un hélicoptère au-dessus du Corton-Charlemagne
En Bourgogne, la technique a donc été utilisée ce samedi matin 29 avril, vers 6 heures, au-dessus d’une parcelle de Corton-Charlemagne a expliqué un habitant d’Aloxe-Corton Jean-Max Georget. Cette technique avait déjà été utilisée pour sécher les feuilles lors de fortes attaques de mildiou, mais c’est la 1ère fois qu’elle sert, ici, à la lutte contre le gel de printemps, a ajouté ce riverain d’une des plus prestigieuses parcelles de vin de Bourgogne.
Un hélicoptère est intervenu cette nuit pour tenter d'éviter le gel des bourgeons dans une parcelle de Corton-Charlemagne en Côte-d'Or. Images de Jean-Max Georget
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©Jean-Max Georget
Plusieurs techniques sont utilisées contre le gel
Pour se protéger du gel, et sauver la récolte 2017, plusieurs techniques ont été tentées en Bourgogne –comme dans d’autres vignobles français : les tours anti-gel (qui brassent l'air elles aussi), les feux de paille (la fumée permet de gagner quelques degrés), les bougies, les canons à air chaud, l'aspersion d'eau" (qui protège la plante en gelant.Les vignes de Bourgogne avaient été affectées l'an dernier par des épisodes de températures négatives et de grêle qui ont marqué les esprits. "On a des tensions de trésorerie très, très fortes. Je ne sais pas combien d'entreprises en France pourraient accepter des pertes de 80%", a expliqué Sébastien Caillat, viticulteur à Chassagne-Montrachet (Côte-d'Or).
La plupart des vignobles français sont touchés
Le gel de ce printemps 2017 a fait de gros dégâts dans plusieurs vignobles français :- en Bourgogne (dans le châtillonnais, le chablisien…),
- en Val de Loire (surtout en Touraine),
- en Champagne,
- en Alsace,
- dans le Jura,
- en Vallée du Rhône (en particulier dans les appellations Côtes-du-Ventoux et Côtes du Lubéron),
- en Languedoc (les appellations les plus touchées sont Corbières, Minervois…)
- dans le Sud-ouest (Cahors, Fronton, Gaillac…)
- dans l’aire de production de l’Armagnac
- dans le Bordelais (Moulis, Listrac, Pessac-Léognan, St-Emilion, Pomerol…)
- dans le vignoble de Cognac