Assigné en justice par une marque de vélos proche de la faillite, le groupe SEB répond : "on a tout fait"

Le vélo électrique français Angell, c'est fini. La start-up devrait disparaître et a accusé son partenaire, SEB, d'en être en partie responsable. Le groupe né en Côte-d'Or s'est défendu auprès de France 3 Bourgogne.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Cinq ans après son lancement, la start-up Angell n'ira pas plus loin. Dans un communiqué, l'entreprise spécialisée dans le vélo électrique premium français a déclaré être en état de cessation de paiements et solliciter l'ouverture d'une procédure de liquidation judiciaire. En cause, des défauts de fabrication qui n'ont jamais été résolus, et qui ont conduit au rapatriement de 5 000 vélos. Une somme de 13 millions d'euros selon Le Figaro.

Une triste fin pour Angell, mais elle juge ne pas être la seule responsable. Dans un communiqué, la marque n'a pas hésité à critiquer à mots à peine couverts son partenaire industriel, le groupe SEB. "Il est apparu que le groupe SEB ne se considérait d'aucune façon responsable des défauts affectant vos vélos, et ne souhaitait prendre part à la recherche d’une solution. ”

Le fondateur de la marque, Marc Simoncini, a annoncé via les réseaux sociaux qu'il va assigner le groupe bourguignon en justice pour que "toute la lumière soit faite", et que "toutes les responsabilités soient établies et assumées."

"Une aventure qu'on a soutenue du début à la fin"

Cette vision, le groupe bourguignon est loin de la partager. Responsables de l'assemblage des pièces, ils expliquent n'avoir jamais pris part à la conception du vélo. "On déplore qu’il charge ses partenaires comme ça. Dire 'ce n'est pas moi, ce sont les autres', c'est dommage. Chacun devrait regarder ses responsabilités", estime Cathy Pianon, porte-parole du groupe.

On a fait tout ce qu’on a pu. On a accompagné le maximum qu’on pouvait. 

Cathy Pianon

Porte-parole du groupe SEB

Selon SEB, Angel avait un business plan bien établi au lancement de l'aventure. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. "On nous avait dit que 20 000 vélos par an seraient vendus. Aujourd'hui, seulement 5 000 vélos ont été vendus sur les cinq dernières années."

L'usine SEB de Selongey, en Bourgogne - Image d'illustration © MaxPPP

Mais le groupe bourguignon estime avoir toujours cru au projet malgré ces chiffres décevants, et a fait plus qu'être un partenaire industriel. "On a tout fait en rentrant au capital pour les soutenir. On a investi 13 millions d’euros dans l’histoire. Dire que Seb n’a pas voulu les sauver, c'est un peu dommage. C'est une aventure qu'on a soutenue du début à la fin."

L'assemblage des vélos électriques concernait 160 personnes étaient à l'usine SEB, à Is-sur-Tille (Côte-d'Or). Mais leur emploi n'est pas menacé. "On travaillait depuis six mois sur un projet de seconde main."

Une aventure semée d'embûches

En 2020, la start-up Angell voit le jour, fondée par Marc Simoncini. L'entrepreneur, connu pour avoir fondé Meetic, veut lancer un vélo électrique 100% français. Il s'associe alors à SEB, numéro un mondial dans le petit équipement domestique.

Marc Simoncini, fondateur de Meetic et d'Angell. © LP/ JEAN NICHOLAS GUILLO / MAXPPP

SEB s'occupera uniquement de la partie assemblage, le design et la fabrication des pièces étant la responsabilité d'Angell et des autres partenaires. "On a reçu les pièces et il y avait de quoi fabriquer les 3 000 premiers vélos de la première génération avec le mode d’emploi et les préconisations pour le faire. On a assemblé selon les prescriptions qui nous étaient données. On a appliqué tout ce qui nous a été demandé."

À LIRE AUSSI : Pourquoi l'entreprise SEB se lance dans les vélos électriques, en partenariat avec BMW

L'aventure ne va pas démarrer de la meilleure des manières. La première génération de vélos a du mal à convaincre avec quelques défauts de conception. Pire, en 2023, Angell révèle que le cadre du vélo est défectueux. La start-up ne parvient pas à trouver la solution et, en novembre 2024, se résout à un rappel massif de près de 5 000 exemplaires. Le coup fatal pour Angell, qui se dirige vers une liquidation judiciaire, seulement cinq ans après la création de la start-up.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer

Autour de vousBourgogne-Franche-Comté

Toute l'information
en direct

Bizutage dans les grandes écoles : "J'ai vécu du sexisme, des agressions sexuelles, beaucoup de choses qui m'ont détruit moralement et physiquement"

regarder