Léna Grandveau, originaire de Beaune (Côte-d'Or), a livré une performance magistrale pour permettre aux Bleues d'aller chercher la troisième étoile de championnes du monde face à la Norvège. Ses formateurs au Beaune Handball se confient sur les débuts de cette nouvelle star.
Ce dimanche 17 décembre, l'équipe de France de handball féminine a été sacrée championne du monde en battant la Norvège (31-28) à Herning (Danemark). Parmi les vainqueurs, deux Côte-d'Oriennes étaient de la partie : la Beaunoise Léna Grandveau, demi-centre et arrière droite avec l'équipe de France et la Dijonnaise Camille Depuiset, gardienne réserviste.
Si la gardienne dijonnaise n'a pas eu l'occasion d'entrer en jeu, sa jeune partenaire de 20 ans a brillé. Formée par le Beaune Handball (2008-2017), Léna Grandveau avait déjà marqué les bénévoles du club lors de son passage. En finale du mondial, elle a éclaboussé le monde par son talent.
"Elle a sauvé la France"
Auteure de cinq buts, dont les quatre derniers du match, la joueuse des Neptunes de Nantes en D1 a permis à la France de ne pas se faire rattraper et de s'imposer en force en fin de rencontre. Le score est à 30-28 à la 58e minute de jeu, les Norvégiennes poussent pour égaliser, mais Léna Grandveau se retrouve aux abords des neuf mètres pour envoyer un ballon en pleine lucarne : un des nombreux coups d'éclat de la jeune joueuse de 20 ans.
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— HandNews (@HandNewsfr) December 17, 2023
Pour Olivier Krumbholz, interrogé sur franceinfo, elle a tout simplement "sauvé la France". "C'est un truc complètement irrationnel ce qui s'est passé avec Léna, particulièrement dans les dix dernières minutes", tentait d'expliquer l'entraîneur français. "Non seulement elle arrive à conserver la balle, mais c'est elle qui est déterminante en prenant des tirs très difficiles. Ce qu'elle a fait, c'est totalement incroyable face à la défense norvégienne. Elle a sauvé la France parce qu'on ne trouvait pas de solutions en attaque. Si elle ne trouve pas deux ou trois solutions dans les dix dernières minutes, malheureusement le rouleau compresseur norvégien nous aurait passé dessus."
"Il fallait être aveugle pour ne pas voir son talent"
À Beaune en Côte-d'Or, ceux qui l'ont connu lors de ses débuts au club en 2008 étaient loin d'être étonnés. Jean-Marc Joly, président du Beaune Handball, se souvient de ce qui se disait de cette jeune joueuse à l'époque : "Pour ceux qui connaissent un minimum le handball, si une joueuse de Beaune finissait un jour en équipe de France, ce serait forcément Léna. Elle était tellement impressionnante, déjà plus forte dans le jeu que les garçons de son âge. Il fallait être aveugle pour ne pas voir son talent".
"Je ne vais pas vous cacher que dans les trente dernières secondes du match, je pleurais devant ma télé."
Christelle Naigeonentraîneuse au Beaune Handball
C'est avec une voix encore marquée de la veille que Christelle Naigeon répond au téléphone. Elle a entraîné Léna Grandveau lors de ses débuts dans le sport, notamment dans les catégories moins de 12 ans et moins de 14 ans. "Sa mère jouait au club", commence-t-elle. "Donc Léna était déjà sur les terrains, ballon en main, dès 3 ou 4 ans. Elle a commencé à cinq ans en mini-hand, et franchement, déjà à ce moment-là on voyait qu'elle était douée. Elle allait vite, elle était maligne, volontaire... Elle jouait déjà très bien."
"Elle pouvait jouer partout"
D'ordinaire au poste de demi-centre avec Nantes, c'est en tant qu'arrière droite que la Côte-d'Orienne a été utilisée en équipe de France. Un poste couvert parfaitement par son explosivité, sa vitesse et ses caractéristiques de joueuse très complète. Déjà à l'époque, son entraîneure avoue l'avoir fait jouer à toutes les positions, "même gardienne de but".
"Elle pouvait jouer absolument partout et être la meilleure", assure-t-elle. "Pour moi Léna c'est le genre de joueuse qu'on ne voit qu'une seule fois dans sa vie."
Surclassée à chaque catégorie d'âge, l'héroïne de la finale avait dû quitter Beaune en 2017 pour rejoindre Chevigny-Saint-Sauveur et le Pôle espoirs de Besançon. "On ne pouvait plus lui assurer la formation qu'elle méritait", regrette Christelle Naigeon. "On savait qu'elle pouvait faire de grandes choses, elle devait prendre son envol."
Celle qui aura 21 ans en janvier 2024, a déjà en tête les Jeux olympiques 2024 à Paris. Une nouvelle échéance d'ordre mondial qui pourrait lui permettre de s'imposer comme la nouvelle star de l'équipe de France. Mais à Beaune, on ne parle déjà que d'elle, de quoi peut-être "attirer plus de licenciées", selon Christelle Naigeon.