La prestigieuse maison Bouchard Père et Fils passe dans le giron du groupe du milliardaire François Pinault. Pourquoi ce rachat ? Y aura-t-il un impact sur les vignobles bourguignons ? Explications.
C'est officiel. Le groupe Artémis, propriété du milliardaire François Pinault devient actionnaire majoritaire du groupe Henriot qui détient la maison Bouchard père et fils, la prestigieuse maison bourguignonne.
Pinault-Henriot, la naissance d'un géant ?
La fusion entre les deux groupes crée-t-il un géant dans le monde du vin ? Pierre Grenelle, Directeur Général de la fédération des négociants-éleveurs de Grande Bourgogne souligne l'importance du rachat.
"C'est une grande nouvelle pour la Bourgogne, c'est une bonne chose que ça reste français. Le vin fait partie de la culture, ça dépasse la dimension économique. On est dans l'histoire et dans le prestige. C'est bien de rester dans un périmètre franco-français" explique-t-il.
Les principaux concernés, eux, sont ravis et confiants pour l'avenir " A deux, on est plus forts, on a des vignobles diversifiés dans des régions différentes. Par les temps de risque climatique accru, c'est vraiment quelque chose qui compte" souligne Gilles Larouzière Henriot, PDG de Maisons et Domaines Henriot.
Bouchard Père et Fils : un fleuron de la Bourgogne
Créée en 1731, le domaine Bouchard Père et Fils est l'une des maisons historiques du vin de Bourgogne. Ses bouteilles, son emblématique premier cru "l'enfant Jésus" et ses 130 hectares de vignes en font sa renommée. Doit-on craindre que ce mariage puisse remettre en cause le prestige de la maison ? C'est ce que craint Christophe Tupinier, Rédacteur en chef du magazine Bourgogne Aujourd'hui.
"Tout le monde dit que la Bourgogne perd son âme, mais si on considère que cette image d'Épinal de la Bourgogne est liée aux petits domaines familiaux et plus traditionnels, tout cela ne correspond pas totalement à la réalité" déplore le journaliste spécialisé.
Depuis plusieurs années, les vignobles bourguignons attirent de plus en plus de convoitises. Entre milliardaires français et investisseurs étrangers, le prix des vignes ne fait que flamber.