Témoignages. "11 à 20 personnes dans 10 m²", "des journées sans manger" : dans les vignes de Bourgogne, les conditions de travail cauchemardesques de vendangeurs espagnols

Publié le Mis à jour le Écrit par Guillaume Robin
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Ils venaient en Bourgogne pour gagner de l'argent pendant les vendanges, ils se sont retrouvés parqués dans des hébergements insalubres. 80 travailleurs espagnols ont été évacués par les gendarmes d’une ferme de Chaux, sur la côte viticole. Après leur rupture de contrat de travail, une partie est rentrée en Espagne, une autre est actuellement à Dijon.

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80 Espagnols, venus pour les vendanges en Côte-d'Or, se sont retrouvés dans une situation sordide. Contrat de travail rompu, logement insalubre : ils ont vécu un vrai cauchemar. Ce jeudi 19 septembre 2024, ils ont été évacués de leur hébergement situé à Chaux, près de Nuits-Saint-Georges, après que le maire du village a fait un signalement aux gendarmes.

► À LIRE AUSSI : En Bourgogne, des vendangeurs espagnols étaient hébergés dans des circonstances indignes

Matelas sur le sol, humidité et promiscuité

Quelques jours après l'évacuation, nous avons rencontré plusieurs de ces vendangeurs précaires. Pour eux, l'expérience tourne très vite au cauchemar. À notre micro, ils dénoncent des conditions d’accueil inhumaines. Ana parle d'une "journée de 9 h 30 avec le ventre vide".

Un jour, on est resté toute la journée à travailler sans manger

Ana

Vendangeuse espagnole

"On dormait sur des matelas, à même le sable, il faisait froid. C’était humide. Il y avait entre 11 et 20 personnes dans des petites chambres de moins de 10 m²", dénonce Bilal. 

Des salaires non versés

La plupart n’ont pas les moyens de rentrer en Espagne. Car leurs contrats, aussi, posent problème. "Dans ce contrat, on n’a ni le salaire horaire, ni les dates de début et de fin. On est arrivé le 7 septembre pour finalement commencer à travailler le 13. Là on m’a viré 120 euros au total. Ça ne va pas, je devais avoir plus. On m’avait promis 400 euros", s'indigne David.

Qui est le responsable de ces contrats et de l’hébergement ? Un prestataire de service viticole basé à Villars-Fontaine, que nous avons tenté de contacter sans succès.

Parmi les vendangeurs, tous se sentent floués. Pour certains, c’est même une tragédie qui s’est jouée. Ana affirme avoir fait une fausse couche durant son éprouvant séjour en Bourgogne. Comme ses compagnons, elle espère rentrer chez elle au plus vite.

Une enquête préliminaire pour conditions d’hébergements indignes est ouverte. Les vendangeurs ont perdu leur travail, et une vingtaine d'entre eux loge désormais à Dijon, dans un hôtel.

► Avec Vincent Thollet et Maryline Barate

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