La Ligue des droits de l'Homme, SOS racisme et le Mrap ont décidé de se constituer parties civiles après les tirs qui ont blessé sept jeunes à Beaune, en Côte-d'Or, dans la nuit du 29 au 30 juillet 2018.
Des habitants de Beaune et des membres des familles des victimes étaient présents. Les trois associations antiracistes ont annoncé qu’elles se constituaient partie civiles dans cette affaire.
Le reportage de Maeva Damoy, Dalila Iberrakene Peltier et Hugo Piguet avec :
-Bernadette Shungu porte-parole de S.O.S Racisme
-Abdel Amid El Ghezali, père d'une des victimes de la fusillade
Pourquoi se porter partie civile ?
"Nous sommes dans notre rôle, qui est de protéger les intérêts moraux de la société et de porter assistance aux victimes d'actes ou de propos racistes", a expliqué Sylviane Flament, présidente du comité local du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples).
La constitution de partie civile est rendue possible par le "fait que la circonstance aggravante du racisme a été mise en avant" par le parquet et elle permettra aux associations d'avoir accès au dossier, a ajouté la responsable de l'association.
Outre la Ligue des droits de l'Homme, SOS racisme et le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), une quatrième association a fait savoir qu'elle s'était elle aussi constituée partie civile le 17 août : il s’agit de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme).
Le rappel des faits
Le 30 juillet vers 2h du matin, une Renault Clio avait foncé délibérément sur un groupe de jeunes, qui étaient parvenus à l'éviter, dans le quartier populaire de Saint-Jacques à Beaune.Selon les témoignages, des insultes racistes ont été proférées par les occupants du véhicule.
"A 4h20, les deux auteurs revenaient à bord d'une Mercedes classe B (...) et faisaient feu avec une arme longue sur les personnes présentes", selon le parquet.
Sept jeunes âgés de 18 à environ 25 ans avaient été blessés dont deux sérieusement par les "gerbes de plombs de calibre 12", sans toutefois que leurs jours n'aient été mis en danger. L'un d'eux était cependant toujours à l'hôpital lundi 20 août.
Qui sont les agresseurs ?
Deux hommes de 31 ans, originaires de Côte-d'Or, ont été mis en examen et écroués le 12 août.Interpellés deux jours auparavant dans les Bouches-du-Rhône, ils sont déjà connus de la justice pour des faits de vols, détention d'arme ou encore de violences.
Ils sont notamment poursuivis pour "tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance des victimes à une soi-disant race, religion ou ethnie, réelle ou supposée" mais aussi pour "violences aggravées" ou encore "injures publiques à caractère racial, menaces de mort à caractère racial".
Le 10 août, environ 150 personnes s'étaient rassemblées sur les lieux des tirs à l'appel notamment de SOS Racisme pour soutenir les victimes et leurs familles.