Professionnels comme particuliers sont touchés par l’explosion des prix de l’énergie et notamment ceux de l’électricité. Dernier exemple en date : les boulangers. Certains d’entre eux se disent contraints d’augmenter le prix de leur baguette.
Un four allumé à 235 degrés plus de 7 heures par jour, un pétrin et une chambre froide… Dans la boulangerie d’Anthony Heliot à Dijon, les besoins en électricité sont conséquents. Impossible de réduire la consommation : chaque jour, 1 300 pièces sortent du four.
L’artisan n’est pas serein pour les mois à venir d’autant plus que son contrat avec son fournisseur d’électricité arrive à terme au mois de février et que les futurs tarifs s’annoncent élevés. "Concrètement, on paie entre 1 800 et 2 000 euros mensuels et on nous prévoit entre 6 000 et 20 000 dans les prochains mois", détaille le boulanger. Parmi les douze salariés de l’entreprise, l’inquiétude se fait ressentir. Certains craignent même, à long-terme, pour leur emploi.
Augmenter les prix ou fermer boutique
Car, depuis plusieurs mois, les boulangeries doivent aussi faire face à la hausse du prix des matières premières et notamment du blé. Un impact qui se fait déjà ressentir sur leur activité et donc sur les tarifs proposés à leur clientèle. "Il y a un an, on était à 90 centimes la baguette. Suite à l’augmentation du prix de la farine, on avait été contraints de la passer à 95 centimes et on a augmenté à nouveau au mois de mai, toujours pour la même raison." Depuis ce samedi 1er octobre, la baguette d’Anthony Heliot a pris 10 centimes supplémentaires, ses clients doivent désormais débourser 1,10 euro.
Comment faire si les factures d’électricité explosent à leur tour ? Pas le choix, répond l’artisan dijonnais. Il sera encore contraint d’augmenter le prix d’ "au moins vingt centimes". Une baguette à 1,30 euro ? "J’ai vraiment la crainte que l’on dépasse le prix que les clients sont prêts à mettre pour une baguette de pain", déplore-t-il.
Pour le représentant des boulangers de Côte d’Or, une seule option s’offre aux professionnels : "Il faut vraiment que toutes les boulangeries répercutent leur prix parce que sinon, on n’y arrivera pas." Avant de poursuivre : "Si on ne répercute pas les prix, il risque d’y avoir des fermetures (…) Toutes les boulangeries sont concernées, notamment celles en campagne qui ont déjà du mal à survivre." Les professionnels souhaiteraient également que les pouvoirs publics mettent en place un bouclier tarifaire afin de limiter les hausses annoncées.