"Il nous donne des leçons de vie" : pour sauver le poste de leur professeur, ces lycéens sortent le grand jeu

Des centaines d'adolescents se sont mobilisés ce jeudi 16 mai 2024 devant le lycée Anna Judic de Semur-en-Auxois (Côte-d'Or). Ils demandent le maintien de leur professeur de philosophie, Julien Thévenin, dont le poste doit être supprimé suite à une mesure de carte scolaire.

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L'ambiance est bon enfant. Les panneaux sont de sortie : "Libérez Thévenin", "pas de demain sans Thévenin !" Ce jeudi 16 mai, élèves et enseignants du lycée Anna Judic (Semur-en-Auxois) sont mobilisés. Ils se mobilisent contre la décision de supprimer le poste de leur professeur d'humanités, littérature et philosophie (HLP), Julien Thévenin. Malgré son ancienneté et sa popularité, l'enseignant n'est pas prioritaire sur le poste restant. Une pétition mise en ligne sur le site internet change.org en mai a déjà recueilli plus de 2200 signatures.

Un professeur aimé de beaucoup

"C'est une onde de choc, nous avons appris que notre collègue, présent au lycée depuis vingt ans, perdait son poste à cause d'une mesure de carte scolaire", explique Alexandra Bourse, professeure à Anna Judic. Cette décision a également choqué les nombreux élèves de Julien Thévenin, un professeur qu'ils aiment particulièrement.

"Il nous a tout de suite marqué, car on se rend compte vite qu'il est toujours à l'écoute, qu'il peut nous faire des petites blagues. Avec un copain, j'ai essayé de le taquiner en faisant des origamis dans sa classe. Le lendemain, il les cachait pour qu'on puisse les retrouver," explique Gabin, élève au lycée.

D'anciens élèves sont également venus soutenir le professeur. "Au-delà d'être un prof de philo, il donne des leçons de vie. Il nous enseigne l'humanisme, avec des valeurs et des principes. Ça me fait de la peine de le voir en insécurité. Aujourd'hui, j'espère qu'il va rester".

Il va falloir faire appel au rectorat

Malgré cette grande mobilisation, la direction de l'établissement explique qu'elle n'a pas la main sur le dossier, qu'elle n'est pas décisionnaire. Le seul recours ne peut se faire qu'auprès du rectorat. La prochaine étape pour les professeurs et les lycéens est donc de se déplacer en délégation pour demander une entrevue avec le recteur. "On va faire part de nos revendications et de possibles solutions. On va imaginer des plans B qui permettraient de conserver le poste" précise l'enseignante Alexandra Bourse.

Contacté par France 3 Bourgogne, le cabinet du recteur de Dijon fait savoir que "la suppression du poste de l'enseignant de philosophie est liée à une mesure de carte scolaire. Réglementairement, la mesure devait concerner l'enseignante dernièrement arrivée. Il apparaît que cette dernière a fait valoir un motif légitime qui la place en position prioritaire pour rester en poste dans l'établissement.

Une attention particulière est portée à l'enseignant visé par la mesure. Il bénéficiera d'une bonification de points lui permettant d'obtenir une mutation au plus près de son affectation actuelle."

► Avec Fabien Farge et Christophe Gaillard

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