Une partie des 250 élèves du groupe scolaire Pablo-Picasso de Vesoul (Haute-Saône) ont été transférés dans trois autres établissements scolaires ce lundi 13 mai 2024.
Est-ce une mesure d'éloignement ou une décision pour apaiser les esprits ? Après la levée de boucliers de certains parents d'élèves en raison de présence d'amiante, la mairie a décidé de dispatcher une grande partie des 250 élèves du groupe scolaire Pablo-Picasso de Vesoul dans d'autres établissements.
Onze classes déménagées vers trois autres sites
Ainsi, cinq classes de maternelle sont transférées à l'école Jean-Morel. Deux classes d'élémentaire et la classe ULIS ont pris leurs quartiers à l'école Rêpes-Sud. Enfin, trois autres classes de primaire ont été évacuées vers le lycée Belin.
Trois classes restent à Pablo-Picasso, mais emmenagent dans d'autres locaux "non amiantés".
Le branle-bas de combat chez les parents
Cette mesure est effective depuis ce lundi 13 mai et devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année scolaire. "On a été prévenus ce week-end. Ça a été fait à la va-vite", peste Youssef Boukhetir, le père de deux bambins scolarisés au micro de notre collègue Frédéric Buridant.
On a été prévenus ce week-end. Ça a été fait à la va-vite.
Un parent d'élèves
Il est inquiet car un de ses enfants a bien été évacué vers une autre école, mais pas l'autre. Même scénario d'éclatement de la fratrie et même incompréhension pour Naoual El-Morabit. Cette maman de quatre enfants fustige le manque de transparence et se fait un sang d'encre : "ça ne me rassure pas pour ceux qui restent à Pablo-Picasso".
Divergence d'analyses
Dans cette école, il y a de l’amiante notamment dans les dalles du sol. Certaines d'entre elles semblent dégradées, c'est le cas dans la salle de motricité et dans certaines classes.
Une alerte pour danger grave et imminent a été lancée le 12 avril dernier par des représentants du personnel. "La mairie a joué l'immobilisme. Et là, on délocalise dans l'urgence alors que les choses auraient pu être faites plus sereinement lors des dernières vacances", s'indigne Arnaud Balizet, représentant SNUipp-FSU 70.
De son côté, la mairie de Vesoul affirme qu'il n'y a rien à craindre. Elle rappelle avoir diligenté des diagnostics techniques amiante ainsi que des mesures d'empoussièrement qui "ne révèlent aucun danger".
"Malgré les diagnostics, on a bien vu que les inquiétudes persistaient chez les enseignants d'abord mais aussi chez les parents et les enfants ensuite. (...) Ce déménagement nous laisse du temps pour réfléchir à des travaux qui apaiserait la situation", précise Thomas Oudot, adjoint au maire de Vesoul en charge des affaires scolaires.