Cité de la gastronomie : un dossier au goût très politique

Le projet d'une cité internationale de la gastronomie aiguise les appétits des maires des villes candidates dont font partie Dijon et Beaune

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Le choix de la ville retenue pour accueillir la future cité de la gastronomie devrait être connu vendredi prochain, 11 janvier. Les 5 villes candidates, Dijon, Beaune, Lyon, Tours et Paris-Rungis aiguisent leurs arguments, surtout politiques….
Si les 5 villes candidates ont toutes de réels atouts, c'est en effet sur le terrain politique que su joue aujourd'hui le débat. Comme l'explique Frédéric Potet dans un article du Monde publié le 5 janvier, "la compétition a vite tourné à la "guéguerre" entre amis du même bord", notamment François Rebsamen maire PS de Dijon et Gérard Collomb maire PS de Lyon.

Un dossier au goût très politique
Quand l'un clame haut et fort qu'il est devrait l'emporter "théoriquement" grâce notamment au soutien de 64 chefs étoilés réunis autour de Paul Bocuse, l'autre laisse entendre qu'"on" lui a dit que Dijon faisait parmi des 3 meilleurs dossiers avec Tours et Rungis. Et quand on fait remarquer à celui-ci que son projet est bien onéreux pour une ville très endettée, l'autre s'étonne que l'on (Lyon) puisse s'allier avec le groupe Eiffage pas toujours respectueux des coûts. Tout cela sur fond de (future) élections municipales et (anciennes) élections présidentielles…

Un projet aux multiples saveurs
La Cité de la Gastronomie doit être un lieu entièrement dédié aux cultures culinaires de France et du monde, à la mise en valeur du patrimoine alimentaire, à l'ensemble de ses savoir-faire, de ses connaissances, de ses rites et des métiers qui y sont associés.
Le projet de cette cité de la gastronomie a été lancé à la suite de l'inscription du repas français au patrimoine immatériel de l'Unesco en 2010. Il est porté par la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires qui a auditionné les 5 villes candidates le 15 octobre dernier. Mais nul ne sait exactement qui devrait prendre la décision, entre l'Elysée, Matignon et les ministères concernés, celui de l'agriculture et celui de la culture.5 villes, 5 recettes

Chacune des villes candidates a des atouts certains à faire valoir. Petit tour d'horizon :

Dijon : plusieurs produits alimentaires réputés sont associés à son nom, elle possède sur son territoire des centres de formation et de recherche réputés comme le centre des sciences du goût, la chaire Unesco sur la culture et les traditions du vin, le pôle de compétitivité Vitagora goût-nutrition-santé. La cité internationale de la gastronomie serait installée à la place de l'ancien hôpital général réaménagé pour un coût de 55 millions d'euros financés au 2/3 par des fonds privés.

Beaune : son nom est associé aux vins de Bourgogne, elle est connue dans le monde entier. La cité internationale de la gastronomie serait implantée proche de l'autoroute A6 et espère attirer 750.000 visiteurs, bien plus que les autres candidates. Le coût de réalisation de 20 millions d'euros serait financé entièrement par des fonds privés.

Lyon : la gastronomie lyonnaise, évidemment. Le projet est porté par 64 chefs étoilés fédérés par une figure mythique Paul Bocuse. La cité serait installée dans le grand Hôtel-Dieu qui serait réaménagé pour 18 millions d'euros financé pour 15 millions d'euros par le groupe Eiffage.

Tours : la gastronomie est présente à travers l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation, un réseau de chercheurs dirigé par Francis Chevrier, celui qi a permis que le repas français soit classé au patrimoine immatériel de l'Unesco. La ville accueille tous les deux ans Eurogusto, la biennale européenne du goût, de la biodiversité et des cultures alimentaires, vitrine du mouvement slowfood.Le projet de cité de la gastronomie coûterait ici 32 millions d'euros financés par les collectivités locales. 

Paris-Rungis : siège du marché d'intérêt national et international, plus grand marché de produits au monde, Rungis s'associe au projet du Grand Paris. D'un coût de 35 millions d'euros, la cité serait financée par des fonds publics et privés et bénéficierait de nouvelles voies de desserte comme une ligne de tramway et une station de métro.

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