D'après un sondage IFOP, 44 % des Français déclarent avoir déjà souffert d'acouphènes. Pour autant, ces symptômes restent assez méconnus du grand public. Comment les éviter ? Quels sont les traitements ? Dans le cadre de la journée nationale de l'audition, nous répondons à vos questions.
Des sifflements, un bruit de théière ou un bourdonnement : après une longue journée de travail, un choc ou un traumatisme, nous avons tous déjà entendu ces bruits. Ces symptômes ont une seule et même cause : les acouphènes.
D'après un sondage IFOP, 44 % des Français déclarent en avoir déjà souffert. Ils peuvent être bénins et s'en aller au bout de quelques minutes. En revanche, 13 % de la population subit des acouphènes en permanence. D'après une étude d'Ameli, 300 000 habitants estiment que cela les handicape dans la vie de tous les jours.
C'est quoi, des acouphènes ? C'est une sensation auditive anormale qui n'est pas provoquée par un son extérieur.
Comment éviter les acouphènes ?
Le premier moyen pour traiter ces symptômes reste la prévention. "Nous nous rendons dans des écoles, des entreprises ou des mairies pour réaliser des formations," explique Noël Deliveyne, référant de l'association France Acouphène pour la Bourgogne-Franche-Comté. Dans ce cadre, il fournit de nombreux conseils :
D'abord, il faut éviter les bruits trop violents. D'après l'échelle de décibels, à partir de 90 dB, soit le niveau des boîtes de nuit, de certains concerts, ou de cris violents, on se retrouve dans une zone danger. Quand cette sensation est prolongée, l'ouïe peut être impactée. Puis, "à partir de 110 dB, soit le son d'une fête dans une maison, on est dans une zone nocive."
L'Assurance Maladie rappelle que dans ces situations, l'utilisation d'un casque ou de bouchons d'oreille est recommandée pour se protéger.
L'introduction d'objets "trop loin dans les oreilles," est également déconseillée, tout comme le fait d'éviter des coups violents au niveau de ces orifices. Noël Deliveyne précise tout de même que "les acouphènes peuvent également être provoqués par une maladie ou un choc psychologique." Difficile, dans ce cadre, d'éviter ces symptômes.
Comment les repérer ?
Selon les personnes, ils prennent plusieurs formes : des simples sifflements, mais aussi un bruit de théière ou un bourdonnement. Ils peuvent être intermittents ou constants. Une chose est sûre : à partir du moment où ce son se répète, il faut commencer à s'inquiéter
95 % des acouphènes sont subjectifs : ils sont donc associés à une maladie de l'oreille et sont seulement perçus par le patient. Le reste est considéré comme objectif : selon Yoann Juenet, audioprothésiste à Dijon, ils proviennent d'un "son qui existe dans le corps."
Que faut-il faire lorsqu'on repère des acouphènes ?
L'Assurance Maladie l'explique : lorsque les acouphènes se répètent, ou quand ils sont constants, il faut consulter un ORL. Puis, ce spécialiste décide de la marche à suivre. "D'abord, il vérifie si ces symptômes ne proviennent pas d'un problème au niveau des cervicales, de la mâchoire... et s'ils ne sont pas opérables. Dans un deuxième temps, il peut aiguiller vers des professionnels," lance Yann Juenet.
Quels sont les différents traitements disponibles ?
Tous les experts sont clairs : on ne peut pas guérir pleinement d'acouphènes continus. En revanche, les traitements diffèrent en fonction des personnes touchées. Depuis 2006, Noël Deliveyne entend un sifflement aigu dans ses oreilles. Au départ, il vivait cela "très mal." Puis, il a découvert l'association France Acouphène. Il a évoqué ses problèmes avec d'autres personnes présentant ces symptômes.
Petit à petit, il arrive à vivre avec. "Le fait de m'engager, de m'impliquer dans une association, m'a permis de me donner des objectifs et d'engranger du positif," explique-t-il. Pour d'autres, la sophrologie ou le sport sont des vecteurs permettant d'atténuer les acouphènes.
De l'autre côté, l'audioprothésiste évoque les acouphènes, et les problèmes sous-jacents avec son patient, avant de procéder à des traitements, comme la thérapie sonore. Cela consiste à "déterminer le type de bruit relaxant situé dans la zone de l’acouphène pour faire entendre un son légèrement moins fort."
L'objectif est de caler ce bruit au niveau des acouphènes, puis de le baisser légèrement afin que le cerveau le capte en lieu et place du sifflement. Puis, Yann Juenet met en place des cartes en conduction osseuse, ou des casques ne couvrant pas le bruit ambiant. C'est un des nombreux moyens pour que ces 300 000 personnes puissent retrouver une vie moins handicapante.