Coronavirus Covid-19 : est-ce que la présence des papas est autorisée dans les maternités pendant l'accouchement ?

La propagation du Covid-19 soulève de nombreuses interrogations chez les femmes enceintes. Faut-il se protéger davantage ? Le conjoint peut-il assister à l’accouchement ?
 

Amandine doit accoucher le 11 avril, à la maternité de Mâcon, en Saône-et-Loire. Mais elle s’inquiète. « La sage-femme a dit que si l’épidémie de coronavirus était plus forte, mon conjoint ne pourrait pas être présent le jour de l’accouchement. » Même écho à Dijon, en Côte-d'Or, où Lauriane confie que ce qui l’angoisse « c’est d’interdire l’accès en salle d’accouchement au père. » Elle qui a déjà connu un premier accouchement difficile, espérait que le second serait plus paisible. 

« Je comprends les mesures mais vu le stress que nous subissons tous à cause du virus, accoucher sans le papa je pense que ça en rajouterai une couche » témoigne Christelle, 35 ans, enceinte de son deuxième enfant. Toutes s’interrogent...
 


Les papas peuvent-ils assister à l'accouchement ?

Valérie Thommasin, Directrice du parcours périnatalité à l'ARS (Agence Régionale de Santé) Bourgogne-Franche-Comté a annoncé que toutes les maternités de la région s'étaient mises d'accord sur une organisation commune :

  • Les papas peuvent assister à la dernière phase de l'accouchement. C'est à dire la phase active (ouverture du col de 5 à 7cm).
  • Après l'accouchement, les papas peuvent rester pendant 2 heures avec la maman et le nouveau-né.
  • Les papas ne pourront revenir que lors de la sortie de leur conjointe et du bébé.
Evidemment, toutes les mesures de sécurité sanitaire doivent être respectées. Si le conjoint présente des symptômes de Covid-19, il ne pourra pas être présent.


Les échographies sans les papas

Tous les rendez-vous de suivi, les échographies, ne se font qu'en précense de la maman, sans le papa. Les consignes sont données aux patientes par les professionnels de santé. Les consultations non-urgentes sont aussi déplacées dans la mesure du possible. Mais rien n'empêche au futur papa de suivre l'échographie en vidéo, par Whatsapp, Skype, ou FaceTime. 
 

"On ne lâche pas nos patientes !"

Les sage-femmes et les hôpitaux travaillent ensemble : "Les femmes enceintes ne doivent pas rester seules à la maison à regarder informations se répéter. Si elles ont des questions, elles ne doivent pas hésiter à se diriger vers les professionnels de santé."  

"Il faut qu'elles osent se reposer sur les sage-femmes libérales" nous précisent l'association des sage-femmes libérales de Côte-d'Or. Les suivis sont assurés, même en téléconsultation. "On ne lâche pas nos patientes ! Elles ne seront jamais seules."  

Les consultations avec les sage-femmes libérales peuvent se faire au cabinet ou au domicile de la patiente. Dès 24h après la naissance, les mamans peuvent bénéficier des visites à domicile. Mais attention, les consignes d'hygiène sont strictes :

-  à domicile : la sage-femme doit être seule avec la maman et le bébé. Pas de papa aux alentours.  C'est la maman qui doit ouvrir la porte et assurer l'hygiène du lieu, en désinfectant tout, elle-même, avant et après la venue de la sage-femme.

au cabinet de la sage-femme : c'est elle qui désinfecte tout son matériel, tout l'espace. C'est souvent même plus pratique et moins contraignants pour les mamans.

Malgré cette situation particulière, "l'accouchement à la maison n'est pas encore une éventualité." Que les patientes se rassurent : toutes celles qui en sont à leur troisième trimestre et qui ont des consultations à l'hôpital portent des masques sur le nez. "Tout est fait pour qu'il n'y ait pas de transmission." 
 

Elles ont aussi peur d'être contaminées


Il y a aussi chez ces femmes la peur d’être contaminées par le coronavirus et de contaminer leur bébé. Les médecins affirment aujourd'hui qu'il n'y a pas de transmission du virus via les différents liquides ou par le lait maternel.

Les sage-femmes rappellent que :
  • En cas de symptômes non-obstétriques, c’est à dire toux, fièvre, perte d’odorat ou du goût, il faut appeler le médecin traitant.
     
  • En cas de symptômes plus graves, comme des troubles respiratoires, il faut appeler le 15.

Mais il ne faut venir à l’hôpital que pour des raisons obstétriques : douleurs, contractions, perte des liquides, de sang, etc. Sinon, c’est prendre le risque de se contaminer.

Mon conjoint travaille dans l'agroalimentaire. Tous les soirs, j'ai la boule au ventre quand il rentre. Je me dis qu'il peut rentrer avec le virus.
Morgane, enceinte de 8 mois

Là encore, les sage-femmes se veulent rassurantes : il suffit de respecter les gestes barrières aussi à la maison. Les femmes enceintes doivent éviter au maximum les sorties. "Si leur conjoint ou un proche peut aller faire les courses, c’est mieux."

Les médecins et professionnels de santé rappellent également :
  • Le conjoint qui rentre à la maison doit prendre une douche et mettre des vêtements propres.
     
  • Le virus, quand il est sur la peau, ne se développe pas. La contamination se fait par le visage (les yeux, le nez, les oreilles, la bouche). D'où la nécessité de se passer les mains à la solution hydroalcoolique ou au savon.
     
  • Pour les courses qui seraient emballées dans du plastique, il est préférable de les désinfecter avec une lingette. 
 

COVID-19 : le protocole d'accueil des futures mamans dans les maternités a changé

Reportage en Côte-d'Or d'Anne Berger, Amélie Douay et Pascal Rondi

 
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