Alors que la gauche est hors-jeu, les Républicains et l'UDI devancés par En Marche dans toutes les circonscriptions côte-d'oriennes espèrent éviter un zéro pointé historique.
Ils étaient 3 députés de droite sur 5 (LR et UDI) en Côte-d'Or : François Sauvadet (4e circonscription et président du conseil départemental), Alain Suguenot (5e) et Rémi Delatte (2e), combien seront-ils à l'Assemblée nationale ce dimanche 18 juin ? Et ce alors que la 2e et la 4e n'ont connu dans leur histoire que des députés de droite...
Déjà à l'heure du 2e tour, ils ne sont plus que 4 en lice, puisque dans la 3e circonscription, Pascale Caravel n'arrive qu'en 3e position, et se retrouve donc éliminée dès le 1er tour. Et dans les 4 autres, tous les candidats sont en situation de ballotage défavorable mais avec des chances bien différentes.
4e : l'union est-elle possible ?
Sur le papier, c'est la 4e circonscription qui apparait la plus "conservable" par la droite. Si Yolaine de Courson (REM) arrive en tête, elle fait le moins bon score du mouvement macronien dans le département (25.88%) mais elle peut compter sur la dynamique du parti et sur son avance. Son challenger sera Charles Barrière, le successeur désigné de François Sauvadet, qui s'en est sorti de justesse dans la lutte fratricide qui l'opposait au dissident Hubert Brigand, pour seulement 33 voix.
Si l'on fait un strict report mathématique en ajoutant les deux scores, la droite serait même devant avec un peu moins de 4000 voix d'avance. Mais évidemment ce n'est pas si rhétorique... Encore faut-il s'entendre après une campagne rude entre les deux camps qui a laissé des traces. Si Charles Barrière a évidemment tendu la main au soir du premier tour, Hubert Brigand a réservé sa réponse scrutant les programmes et les déclarations des deux finalistes, mais aussi de...François Sauvadet. Ce dernier a exhorté Hubert Brigand a rallié Charles Barrière.
Fort de son impressionnant score dans le pays Chatillonnais, Hubert Brigand a rappelé avec succès sa mainmise sur le secteur du Nord de la Haute-Côte-d'Or, le rassemblement s'annonce donc compliqué. Les reports de voix du FN et aussi des forces de gauche seront aussi déterminantes.
2e : Delatte, sans réserve ?
Député sortant, Rémi Delatte est lui aussi en ballotage défavorable dans la 2e circonscription. Avec près de 2500 voix de retard sur François Deseille (REM), sa tâche s'annonce délicate. D'autant que ses réserves de voix semblent faibles. Le candidat divers droite n'ayant recueilli qu'à peine 1000 suffrages.
Le candidat de la droite se tourne évidemment aussi vers les abstentionnistes, important dans son camp. Durant cet entre-deux tour, il va chercher à mobiliser cet électorat, c'est le message qu'il a fait passé dès hier soir.
Pierre Pribétich, le candidat socialiste qui a récolté 5.73% des suffrages, a lui déjà appelé à soutenir François Deseille. Les candidats des Insoumis et du Front National ne devraient eux pas se prononcer.
1ere et 5e : mission impossible ?
Dans la 1ère et la 5e circonscription, les retards au soir du premier tour sont très importants pour les candidats de la droite. Sur Beaune, Hubert Poullot, le successeur désigné d'Alain Suguenot, compte 13 points de retard sur Didier Paris (REM), soit plus de 5 000 voix d'écarts.
La encore, les réserves de voix sont infimes pour la droite, sauf à regarder du côté des abstentionnistes. Les reports de voix du Front National ( qui a fait un score conséquent, 3e avec 17.14% des suffrages) seront aussi scrutés avec attention.
Dans la 1ère, Didier Martin arrive très largement en tête avec 36.08% des suffrages exprimés. François-Xavier Dugourd sort en 2e position mais très loin derrière, il accuse un retard de 8 500 voix ! Mais dans cette circonscription, détenue par la gauche auparavant, c'est donc le dissident qui a devancé "l'officielle".
Conséquence, François-Xavier Dugourd possède lui des réserves de voix (4000) à chercher du côté d'Anne Erschens. La candidate de la droite investie a d'ailleurs appelé au rassemblement dès hier soir malgré la déception de son élimination. Reste que l'écart est encore conséquent et le report pas aussi mathématique.
La Côte-d'Or a historiquement abrité des bastions forts de la droite avec des personnalités tutélaires emblématiques, mais cette page d'histoire semble en train d'être balayée par la vague macronienne.