Côte-d'Or : l'entreprise Joly engagée sur le démontage de l'échafaudage de Notre-Dame de Paris

L'entreprise Joly Location, basée à Couternon, travaille à la préparation du démontage de l'échafaudage de la cathédrale Notre-Dame de Paris qui devrait débuter dans les jours qui viennent. "Une fierté" pour son directeur général, Lionel Joly. 

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Depuis le mois de juillet, elles sont au chevet de la cathédrale Notre-Dame de Paris et permettent aux cordiers et aux échafaudeurs de travailler en toute sécurité. "Elles", ce sont les machines de l'entreprise Joly Location, basée à Couternon en Côte-d'Or. Des machines uniques en France équipées de nacelles qui peuvent permettre de s'élever jusqu'à 90 mètres de hauteur et de se déporter de 40 mètres.

Des nacelles uniques en France


Lionel Joly, directeur général de la PME, a été contacté en urgence en juillet dernier par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d'Ile-de-France. "Ils avaient besoin de moyens d'accès pour permettre d'atteindre la partie haute de l'échafaudage sinistré, pouvoir le surplomber complètement et même y plonger à l'intérieur pour aller installer des capteurs de mouvements sur celui-ci" explique le patron de Joly Location. 

Son entreprise est la seule en possession de Ruthmann T 900, des machines ayant les capacités d'accomplir ces missions
 


"Il y avait vraiment la notion de déport latéral", nous explique Lionel Joly. "Il fallait pouvoir se déplacer latéralement au-dessus de l'échafaudage pour pouvoir aller au coeur de celui-ci. Et cette machine là est la plus performante au monde dans sa catégorie." 

Tout est hors normes sur ce chantier. 
Lionel Joly, patron de la PME Joly location.


Le patron côte-d'orien est fier "d'avoir été choisi pour ses compétences et pour les capacités de son matériel à participer à un tel chantier. On a tout mis en oeuvre pour pouvoir mener cette mission à bien. Ce n'est pas un chantier comme un autre. Tout est hors normes, différent sur ce chantier."

Trois machines et quatre opérateurs sur place


En juillet 2019, une première machine est donc installée pour la pose des capteurs de mouvements sur l'échafaudage. "Depuis novembre, on a une deuxième machine de 90 mètres qui est sur place et également une de 75 mètres depuis le mois de décembre. On travaille actuellement avec trois machines et quatre opérateurs sur place en permanence." 

Parmi ces quatre opérateurs, d'anciens militaires ou sapeur-pompiers de Paris. "Eux, ils sont sensibles sur le fait de travailler sur ce chantier là", explique Lionel Joly. "C'est une fierté pour eux de travailler sur ce type de chantier où l'on a besoin de mettre en place des protocoles plus exigeants et plus complexes du fait que l'on travaille sur un édifice qui encore en état de péril. Quand on est sur Notre-Dame de Paris, c'est évidemment quelque chose d'exceptionnel."

Objectif principal : le démontage de l'échafaudage


Ces trois machines ont pour objectif principal de servir au démontage de l'échafaudage détruit par l'incendie mais aussi servir de moyen d'accès aux parties hautes de la cathédrale commes les pignons, les tours ou les débouchages de gargouilles.  
 


Lionel Joly précise le rôle des nacelles. "Ce n'est pas nous qui faisons le démontage. Nous, on donne le moyen d'accès à des plates-formes ou à des poutres aux gens qui démontent c'est-à-dire les échafaudeurs et les cordistes. Notre rôle, c'est de s'adapter à leurs besoins pour qu'ils puissent travailler dans les meilleurs conditions de sécurité possibles." Les nacelles vont permettre de démonter l'échafaudage directement depuis les nacelles, notamment la partie périphérique. 

Ces nacelles restent aussi des moyens de secours en cas de problème. "Cela reste un édifice en état de péril donc un échafaudage sinistré. Ce n'est pas anodin à démonter donc les nacelles sont là comme moyens d'évacuation en cas de problème."

La priorité absolue reste la sécurité. Tous les corps de métiers ont dû mettre en place des protocoles de travail bien précis pour que tout se passe bien. Le démontage de l'échafaudage devrait donc prendre du temps, "plusieurs semaines de travail", selon Lionel Joly

Des tests de découpe des échafaudages sont réalisés cette semaine avec les cordistes. "On est dans une phase de teste de découpe puisque le démontage de l'échafaudage débute la semaine prochaine de façon plus intense". 

Un mois et demi de retard en raison du covid-19

Retardé par l'alerte au plomb et les intempéries, le démontage des 10.000 tubes de métal tordus et soudés de l'ancien échafaudage, devait reprendre le 23 mars. 
 


Mais conséquence de la pandémie du Covid-19 et des mesures de confinement, le chantier a dû être arrêté le 17 mars dernier. "Juste avant, des échafaudeurs via les nacelles venaient de finir le ceinturage qui sécurisait l'échafaudage", explique Lionel Joly. "Toute cette phase là venait d'être terminée et la phase suivante était d'attaquer le démantèlement de l'échafaudage sinistrée".

La pandémie complique les choses sur le plan logistique


Tous ces travaux de sécurisation ont quand même permis de consolider le maintien de la structure pendant l'arrêt du chantier. "La pandémie n'a pas compliqué les choses sur le plan structurel mais sur le plan logistique. Ce sont toutes les choses annexes qui ont été rendues compliquées." 

Une reprise du chantier différente donc en raison de la problématique posée par les mesures sanitaires avec des effectifs réduits. "On a dû adapter la méthode de travail. On a créé un système de parois pour permettre à nos opérateurs d'être isolé et de garder plus de personnes en mesure de travailler sur la nacelle." Les paniers et les outils des nacelles sont également désinfectées régulièrement. 
 


Mais le gros du problème sur ce chantier là reste la contamination au plomb. "Les opérateurs comme tous les intervenants sont obligés de passer dans des douches de décontamination. Qui dit douche nécessite de les désinfecter après chaque utilisation mais du coup, cela réduit la cadence des gens qui peuvent passer dans les vestiaires".

Tout le monde y est retourné avec beaucoup d'envie. 
Lionel Joly, patron de Joly Locations


"Malgré cela, tout le monde y est retournée avec beaucoup d'envie et de revoir cette aventure reprendre forme", reconnaît Lionel Joly.

Lente montée en puissance


La reprise du chantier a été décidée après consultation des entreprises et conformément aux "préconisations de sécurité sanitaire". Le président de l'Etablissement public, Jean-Louis Georgelin, a prévu "trois étapes" avec comme dernière étape le lancement de la dépose de l'échafaudage sinistré qui devrait prendre quatre mois.
 
Le découpage de l'échafaudage devrait donc être lancé dès la semaine prochaine à partir des nacelles, ou de la poutre métallique montée au-dessus de l'échafaudage. Une grue géante déposera ensuite au sol chaque pièce découpée. C'est quand cet énorme échafaudage sera totalement retiré que la cathédrale pourra être déclarée hors danger.
 
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